Dans le couloir, on pouvait entendre les pas rapides de SaYoLe. Malheureusement, il était ressortit de sa petite discussion avec Bragg encore plus colérique qu’il ne l’était avant. En colère contre ce que son ami lui avait dit, en colère contre sa propre réaction.
C’était horrible pour lui, cette fiche boule qui ne voulait quitter son ventre, cette sensation d’avoir le cœur étouffé. Il avait l’impression d’être abandonné, comme si Thais avait délibérément choisit ce qui se déroulait. Comme si quelqu’un agitait les fils du destin pour les séparer. Etre seul, sans attache, sans soutient ni ami. C’était peut-être ça qui était nécessaire, c’était peut-être ça dont il avait besoin pour mettre en marche ses plans. C’était peut-être son destin ?
Une question étrange lorsqu’on savait qu’il n’accordait aucune importance aux destins. Pour lui chacun traçait sa vie, rien n’était écrit à l’avance… Logan avait réussi, il l’avait mis à terre bien plus que Faust avait pu le faire en lui explosant la jambe. Alors qu’il avançait toujours, au fur et à mesure de sa réflexion, son regard se durcissait, devenant plus profond, plus froid. Des yeux sans émotions, le même regard qu’il avait au moment où sa lame avait tranché la gorge du précédent commandant du Nemesis. Oui, la solution était logique et claire. On lui avait enlevé Thais, mais on lui avait surtout tout remis dans le droit chemin, comme cela aurait dut être. Comme il aurait dut le faire…
Mais même avec ce changement de mentalité, avec le côté « positif » qu’il en tirait, sa haine contre Logan, sa tristesse d’avoir perdu sa seconde et sa détresse d’avoir perdu son amante, sans compte ce sentiment de culpabilité, tout ça avait besoin de sortir… Il fallait qu’il extériorise, qu’il lâche ses coups. Comme pour sortir les dernières traces de toute cette affaire.
Pour cela, quoi de mieux qu’un endroit isoler pour se défouler. Il avait vu sur les plans du Némésis qu’il existait une petite salle de musculation réservée à l’origine pour les officiers. Mais elle avait été délaissée petit à petit, car les gradés avaient pris la bonne habitude de s’entrainer auprès de leurs hommes. Une sorte de cohésion en était ressortit, et donc c’était devenue une coutume.
Arrivé sur leslieu dit, il y pénétra d’un seul pas, déclenchant la lumière automatique qui mis quelques secondes à se mettre en place. Il déposa son sac sur un petit banc et observa. Un champ de tir, deux rings, des sacs de frappe, des tapies et diverses machines de musculation. Oui de quoi se défouler, rien à dire.
Il sortit sa gourde, ou ce qui la remplaçait pour cette occasion : Une belle flasque de whisky. Un instant il hésita, se défouler et se souler. Le mix des deux ne serait probablement pas beau à voir. Néanmoins, à l’heure actuelle, il n’avait pas vraiment envie d’y penser. Tout ce dont il avait besoin c’était autre chose, même si ces choses-là n’étaient pas agréables.
Une petite gorgée pour la route, un ou deux mouvements d’échauffements et les premiers coups vinrent frapper le sac d’entrainement. Les frappes étaient sèches. Il n’était nul question d’entrainement, de coups mesurée ou calculé. C’était du défoulement et rien d’autre. Des points d’impacts dans une zone serrée, juste de quoi se concentrer sur la puissance physique. Ses pensées concentrées sur la frappe, la puissance, le défouloir. Sa rage et sa peine se ressentait dans le moindre de ses mouvements.