Io était une planète un peu similaire à Echo dans l'idée où la vie était principalement terrée sous terre. Cependant là où Io différait, c'était que la vie dessus respirait un gaz qui donnait affreusement mal à la tête aux humains. Résultat les humains portaient des filtres à air sur le bas du visage et remontant sur le nez en permanence. Cela n'empêcha pas Jillian de choisir cette planète pour y passer le peu de temps de repos qu'elle avait.

La faune de cette planète valait bien un beau mal de tête voir deux. Il fallait dire qu'une fois sous terre, les roches s'illuminaient, les animaux projetaient des spores lumineux, les insectes faisaient leur sérénades et pas une seule de ces créatures ne semblait menacée par des races plus intelligentes. Au lieu de fuir, ils se reposaient en pleine rue comme si de rien était et semblaient particulièrement affectueux comme le montrait un escargot géant ayant décidé de faire un câlin à un alien hurlant de peur. A vrai dire, si les insectes ici n'étaient pas apeurés par les autres races, c'était peut-être parce qu'ils étaient plus grands... Jillian se fit la réflexion en observant le spectacle puis se dirigea sous un dôme noir dont les vitraux multicolores permettaient aux insectes de ne pas penser que de la vie se dissimulait en dessous : autre que la leur entendons.

L'air sous le dôme sombre était respirable. La jeune femme retira son masque et jeta un regard autour d'elle. Il y avait pas mal de tête connues de la science ici, des riches ayant envie de sensation fortes : quoiqu'elle doutait qu'ils en trouve ici et des vacanciers lambdas qui poussaient des "ôh" et des "aaah" à tut va entre des "Jimmy, remet ton masque on ne sait jamais" ou des "c'est la dernière fois qu'on m'y reprend à te laisser choisir la planète où on va".

Les yeux gris de la jeune femme se perdirent un instant devant autant de foule. ce n'était définitivement pas son genre. résultat la jeune femme remit son masque et retourna explorer les galeries, observant les insectes parfois de leur taille et parfois bien plus grand. des zones pour public étaient délimité par des diodes lumineuse projetant une lumière blanche à 60m du sol environ, formant toute une ligne. Jillian en souleva un, les autres suivirent comme aimanté et passa sous la ligne pour suivre son chemin. Peu adepte du grand public, elle n'en était pas moins curieuse et cette faune et cette flore la captivait. Cependant à force de fouiller et fouiller encore dans un endroit qu'on se connait pas on finit souvent par se perdre, et c'était ce que la jeune femme venait de faire. Enfoncée dans des galeries bien plus larges que celles où se trouvait la ville construite pour les touristes, en plein territoire inconnu, Jillian cherchait ses propres traces sans les trouver.

* Super... va falloir que j'apprenne la leçon, là. *

Se remettant en route, la jeune femme espérait juste parvenir à rencontrer quelqu'un et non tomber sur un animal moins affectueux que l'escargot vu précédemment car sinon elle était mal.

Io. Deux lettres, un seul son, pour décrire ce monde si particulier. Je n'étais jamais venu sur cette planète qui appartenait pourtant à la même galaxie que Ladën, ma planète natale. Mais j'avais souvent entendu parler de la "Planète des sables". La vie y était difficile en surface, des plaines de dunes à perte de vue et une absence d'eau rendait la culture impossible. Ainsi on pourrait croire Io comme inhabitable. Mais si elle était devenue une importante colonie terrienne ce ne fut pas pour rien. Le sol renfermait une quantité ahurissante de minerais, mais aussi une biodiversité étonnante.

J'étais arrivé à l'astroport, ne sachant pas trop à quoi m'attendre. La ville, dont j'avais oublié le nom, s'étendait à présent devant moi. La cité était entièrement souterraine, remplissant des grottes artificielles, mais aussi naturelles. Un guide touristique m'offrit une carte, que j'acceptai volontiers. Je ne préférais pas me perdre. Je me dirigeai par hasard dans les souterrains, évitant un peu la foule de touristes venus passer les vacances. Je n'étais pas très social. M'éloignant ainsi du centre-ville je pus prendre des tunnels vitrés permettant aux passants d'observer la vie souterraine d'Io.

De nombreux insectes et animaux vivaient leur vie, ne se doutant pas qu'ils étaient épiés par les touristes. Je remarquai que certains projetaient des spores lumineuses, ce qui rendait l'atmosphère encore plus particulière. Ne nombreuses personnes restaient là, plantées, à s'étonner de tout. "Regarde maman, il va nous manger !" "On dirait un gros lézard". C'était d'un ennui pour un soldat comme moi. Je décidais donc de m'éloigner un peu des artères principales pour avoir un peu de calme et de solitude.

Ma carte en main je rejoignis la partie artificielle du complexe souterrain, délaissant les grand tunnels bien taillés pour des grottes rocailleuses. Le flux de touristes s'amincit jusqu'à ce que je ne sois que seul à déambuler dans les tunnels sombres. C'est alors que j'aperçus une jeune femme devant moi. Elle semblait être perdu, aux regards qu'elle lançait un peu partout. Se perdre sans carte devait être courant ici, ainsi souhaitant s'isoler elle avait dû errer sans faire attention au chemin. J'arrivais derrière elle, un sourire en façade.

- Etes-vous perdue madame?

Jill observait la faune avec attention, ayant abandonné pour le moment l'espoir de se repérer. Elle était à plusieurs kilomètres des galeries publiques, ça elle le savait. Ce qui l'étonnait était plutôt que normalement elle était quand même surveillée... Avait-elle réussi sans le savoir à filer hors deux réseau de surveillance de l'Aera ? Ça ne saurait durer mais elle les imaginer bien en attraper une bonne jaunisse. En effet, même si elle travaillait pour eux ils se méfiaient d'elle autant qu'elle d'eux.

Ses pensées s'arrêtèrent là alors qu'un homme arrivait vers elle. Ses yeux sombres le scrutèrent, décryptant sa gestuelle aussi aisément que s'il avait été un livre. Cet homme avait de la puissance en lui et celle-ci ne venait pas d'un bénin entrainement de basket. Si elle dégluti, elle sourit, tendue et fit des gestes avec ses mains pour lui faire comprendre qu'elle ne parlait pas. Parfois les gens comprenaient, parfois non... Le masque qu'elle portait ne cachait pas assez son visage pour qu'il n'aie pas pu lire sa gêne en tout cas.

La jeune femme sorti alors une tablette et écrivit dessus ce qu'elle aurait pu lui dire jadis de vive voix.

" Je veux bien connaitre la direction des galeries oui, merci. "

Marqua-t-elle tandis que la tablette parlait à sa place. Ceci étant elle se demandait ce que cet homme faisait, éloigné des galeries ouvertes au grand public. Seul un scientifique ou un fou aurait fait ce qu'elle venait de faire : et elle était scientifique. Mais lui, qui était-il ? Il y avait une formulation pour ça...

" Quel est_ votre_ nom ? "

Murmura encore une fois la tablette pour elle. Ne parlant plus, Jillian allait en général au plus bref. Après tout ce n'était pas parce qu'elle avait perdu la parole qu'elle était obligée de vouloir en dire beaucoup. Au contraire, écrire pour qu'un autre truc parle à sa place était relativement emmerdant.