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| Sujet: Le retour du Tyran Mer 22 Mai - 19:38 | | A l'image de son propriétaire, la chambre d'Erik était sobre et parfaitement bien rangée. Rien ne dépassait, tout avait une place précise et chaque détail avait son importance dans l'harmonie de la pièce. L'harmonie et l'ordre, voila des concepts que l'homme s'employait à défendre dans tous les aspects de sa vie. Ils lui étaient si chers et vitales pour son bien-être. Les médiums des bas quartiers ne disent-ils pas que l'on peut lire un homme dans la manière dont il organise sa chambre à coucher ? Si tel était le cas, elle aurait une toute autre allure. Car en effet, Erik était loin de l'état de méditation des plus grands penseurs de notre ère. Outre son penchant pour le chaos intérieur, les récents évènements avaient mis à mal son calme légendaire.
L'aera center avait passé les dernières semaines à les harceler sans relâche, ils étaient en croisade contre le MA-85 et désiraient capturer le commandant par tous les moyens. Visiblement, la situation avaient également eu des répercussions sur les mercenaires qui commençaient à se poser des questions sur les intentions des scientifiques. Difficile de leur en vouloir, ils risquaient leurs vies pour un homme plein de mystère et qui semblait plus apprécier la solitude de son bureau que de faire face à la situation. Leur leader, leur commandant, leur Erik était tout simplement aux abonnés absents. Même le meilleur des salaires ne suffisait pas à compenser cet épais nuage qui planait au dessus de leur tête. Cela dit, des évènements dépassant leurs petites vies se tramaient et, pour Erik, il était difficile de passer à côté comme si de rien était. Il devait réfléchir, il devait se focaliser sur un problème à la fois, au risque de s'embrouiller et de perdre le contrôle, ça lui était impossible.
Le commandant se tenait debout, en plein milieu de la pièce, face à une énorme vitre qui plongeait sur le vide intersidéral. Sur la gauche, on pouvait apercevoir la Terre, berceau de l'humanité, jadis si magistrale. Dans sa main, la liste complète des pertes et dommages qu'avait subi le MA-85 annexée à un rapport prêt à l'envoi pour le propriétaire du vaisseau : le Doc. Plongé dans ses pensées, il tentait de se convaincre que la mise sous tutelle était la seule solution viable qui s'était offerte à lui. En effet, le vaisseau était sur le point de craquer face aux assauts répétés de aera et s'il ne se reprenait pas très vite, c'est tout son monde qui allait s'écrouler. Sur les conseils du Doc, il passa un marché avec la Terre : une mise sous protection en échange d'un soutien logistique et stratégique auprès de l'ambassadrice Terrienne. Une situation qu'il ne l'enchantait guère mais dont il n'avait pas vraiment le choix.
Il était maintenant temps de se ressaisir et de reprendre les choses en main. Cet état dépressif qui l'avait gagné ces derniers temps avait causé assez de dégâts. Brusquement, il pivota sur lui même et se dirigea vers la porte. Avant de l'enfoncer, il enclencha l'intercom.
- Faites monter Keira dans mon bureau immédiatement.
Keira. Ce bout de femme lui en avait fait voir de toutes les couleurs mais il avait beau pester sans arrêt contre ses débordements, il ne pouvait pas se passer d'elle. D'ailleurs, le destin lui servit une opportunité en or pour limiter ses pulsions excentriques. Lors du dernier affrontement avec les scientifiques, la salle de contrôle avait subi de lourds dégâts. De nombreux et précieux ingénieurs y ont laissé leur vie, dont le pilote principal : Erwin Delgado. Dans l'urgence de l'instant, Keira s'était emparé des manettes et avait effectué une parfaite sortie. C'est un peu grâce à elle que tous étaient encore vivants, mais il valait mieux que cette information ne lui parvienne jamais. Toujours est-il que le poste était maintenant vide et qu'en plus de bien le maitriser, la jeune femme pouvait être surveillée de plus près, évitant ainsi des débordements intempestifs.
A l'arrivée du commandant près de son bureau, les deux mercenaires en faction se mirent au garde à vous. Sans broncher, Erik s'engouffra dans la pièce et s'installa derrière son bureau, attendant sa protégée pour lui annoncer la nouvelle. Alors qu'il réfléchissait à la manière de lui annoncer, le sas s'ouvrit...
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| | | | | Sujet: Re: Le retour du Tyran Mer 22 Mai - 20:38 | | Le cube métallique tournait à une vitesse fulgurante sur lui-même, en lévitation au dessus de la paume de Keira. Elle faisait ça depuis une bonne demi heure maintenant, concentrée dessus comme jamais. Elle avait merdé. A cette pensée le cube d'1cm à peine se décalla à gauche, en haut, à droite et parti heurter le mur avec fracas. la fumée s'en dégageant fit hésiter Kei à le reprendre. C'était par magnétisme qu'elle parvenait à faire ce petit exploit, mais voilà. Un tel magnétisme rendait l'objet convoité brulant. Elle n'y toucherai plus... Observant le regard vide l'objet, elle se massa les temps et se recroquevilla les jambes en tailleur sur son lit.
- Et merde...
L'incident qui la torturait ainsi se raviva lentement mais surement. Hier, lorsque les secousses commencèrent, personne n'aurait songé que l'attaque quelque jour avant avait vu des espions survivre à ce qu'on appelait désormais un "carnage de routine". Il s'en était fallut de deux seulement pour s'emparer du poste de pilotage. Refusant d'obéir, le pilote en chef avait été exécuté froidement. Quant au second, il avait été obligé de ralentir le MA-85... Keira se trouvait en compagnie du second d'Erik à ce moment là, parlant du commandant et cherchant une solution pour le ramener à la réalité. Lorsqu'on avait fait un compte rendu au bras droit, Keira avait filé d'un coup. Le bras-droit en question lui avait hurlé un ordre, surement de ne rien faire. Peu importe, en arrivant des soldats avaient déjà défoncé le sas et abattu les espions mais un vaisseau des centres Aera était déjà visible en face d'eux. Keira avait prit les devant, viré le co-pilote jurant qu'on allait s'écraser et accélérer le vaisseau.. pour passer par en dessous en tirant sur les moteurs de secours.Les ordres qu'elle avait donné à ceux contrôlant les moteurs secondaires étaient passés comme lettre à la poste : c'était ça le plus inquiétant dans cette affaire. dans tout les cas l'hyper-vitesse avait été passée sans problème et cette accélération avait du en faire râler plus d'un dans le vaisseau ennemi.Pourtant, Keira avait désobéi... Encore une fois. Ça ne servait à rien qu'elle ait envie de rentrer dans les rangs si elle n'arrivait pas à le faire.
" Keira Nelson, convoquée dans le bureau du Commandant " Le message envoyé dans son oreille grésilla un peu, preuve que les radios avaient été rétablies. Ça grésillait encore un peu mais ça revenait. dans tout les cas Keira songeait sérieusement à imaginer un message à laisser en cas d'ordre de sortie par le sas en se levant. La brune sorti de sa chambre, alla au télé-porteur et rejoignit le bureau d'Erik sans protestation, aucune. Une autre chose amplifiait son air maussade. l'idée qu'Erik ne réagisse même pas à ça et reste emmuré dans ses problèmes somme toute personnels lui faisait hérisser le poil. La pilote était obligée de se rappeler elle-même du respect qu'elle était censée avoir pour le bras droit d'Erik ou bien des autres supérieurs car lui-même n'était plus là pour le lui rabâcher. Étrangement c'était peut-être une nouvelle étape vers la maturité mais sachant avoir merdé, elle était incapable d'être fière d'avoir sauvé le vaisseau.
Et lorsqu'elle le vit, elle fut incapable de s'en vanter. La seule chose qu'il lui venait en tête était une émotion de frustration totale. Il pouvait la remettre ne place mais elle n'avait pas le droit de lui dire de se retirer les doigts du cul et d'enfin reprendre les choses en main... Frustrant, vraiment.
- Tu m'as fait appeler ?
La brune souriait mais d'un sourire crispé et d'un regard qui jetait des éclairs. Elle avait tojours été aussi claire que de l'eau de roche dans ce qu'elle pensait et comment elle le montrait. Quelque chose d'assez reposant pour ceux habitués à décrypter la fausseté de leurs adversaires, mais peu importe. Furieuse voulait dire problème. Keira avait parfaitement conscience d'être en tord et Erik dans ses droits si enfin il l'engueulait mais voilà... le ferait-il ? S'il ne le faisait pas elle allait lui en coller une : il n'y avait aucun doute. Son air défiant remontait à plusieurs jours, des semaines voir des mois à observer Erik et à ne rien pouvoir faire devant son stoïcisme le plus total. Alors d'un côté elle n'avait pas envie d'entendre qu'elle aurait du obéir au bras droit d'Erik, de l'autre, elle espérait bien une réaction. une seule, qui justifierai qu'elle n'arrête pas de dire aux autres de faire confiance en Erik, qu'il avait un plan, qu'il n'était pas ailleurs. Elle ne faisait pas partie des premiers ayant douté de lui, mais elle savait qu'elle ne ferait pas partie des derniers : commençant à le cerner également un peu, elle voyait bien qu'il avait un problème... elle ne pouvait donc que commencer à douter de lui elle-aussi en le voyant fuir.
- Écoute, si c'est pour hier, j'aurais du l'écouter et rejoindre les vaisseaux de défense, je sais que c'était pas mon boulot mais je comptais les rejoindre après, vraiment !
Comment ça elle s'enfonçait ? Non... bien sur que non voyons : elle cherchait juste à lui taper sur les nerfs. |
| | | | | Sujet: Re: Le retour du Tyran Mer 22 Mai - 21:49 | | L’odeur de la jeune femme s’empara de toute la pièce au moment de son entrée. Un parfum particulier qui lui collait à la peau et que le commandant pouvait identifier entre mille. Elle se tenait là, debout, presque gênée d’être présente. Son timbre en disait long sur l’état d’esprit qui l’habitait à ce moment là. Erik le sentit évidemment tout de suite. Une pointe de honte mélangée à de l’embarras, le tout saupoudré de colère. Un savant mélange qui devait rendre Keira encore plus nerveuse qu’à l’accoutumé.
Avant même que le commandant ne puisse répondre à sa question, elle enchaîna un flot impressionnant de mots. Sûrement une tentative d’explication comme elle savait si bien le faire. Erik était un peu surpris et interrogatif au point qu’un de ses sourcils entama une ascension le long de son front avant de se figer aussi vite. Il devait bien l’avouer, sa seule connaissance des évènements était écrite noir sur blanc sur son pad, rapport qu’il avait lu en diagonal. L’officier en second l’avait rédigé la veille, peu de temps après leur arrivée dans l’orbite terrestre. Il prit un instant pour se remémorer les grandes lignes du rapport. Au vue de sa justification et de ses vagues souvenirs, il apparaissait clairement que Keira avait encore fait des siennes. Qu’à cela ne tienne, il allait improviser. Il se leva de son siège calmement, comme il savait si bien le faire, laissant planer un doute sur la tournure des prochains instants, et répliqua d’un ton sec :
- Assieds-toi, nous avons à parler.
Avant d’entamer la suite, il fut surpris par quelque chose dont il n’avait pas l’habitude. Keira avait plus que de l’embarras, c’était plus profond et plus intense. Elle n’était pas bête, elle savait quand elle outrepassait les limites et à chaque fois, elle réagissait de la même manière. Un peu comme si une fillette était désolée, sans vraiment l’être, d’avoir fait une bêtise en sachant très bien qu’elle recommencerait. Mais cette fois, c’était différent. Cette fois, c’était plus qu’une simple bêtise pour elle. S’en voulait-elle de ce qu’il s’était passé ? Regrettait-elle réellement la manière dont elle avait réagi ? Dans ces conditions, il était difficile de ne pas insister sur les conséquences de ses actes. Il se devait d’être honnête avec elle.
- Ecoute, je n’ai pas besoin d’être présent pour savoir que tu n’en fais qu’à ta tête. Aurais-tu oublié qu’il existe des règles à suivre ? Combien de fois faut-il te le rappeler ? Combien de fois avant que ça n’ait des conséquences dramatiques ?
Il prit une pause pour reprendre son souffle et continua sur le même ton.
- Fort heureusement ton petit manège n’a pas eu ces conséquences dramatiques. Au contraire, il a sauvé beaucoup de monde sur ce rafiot. Mais peu importe, je ne peux pas me permettre de passer derrière chacune de tes exubérances pour limiter les dégâts. Et pour être tout à fait honnête, ta capacité de pilotage d’hier m’a fait reconsidérer ta position au sein de la faction. Monsieur Delgado nous ayant quitté, je ne vois personne d’autre de plus qualifié pour reprendre son poste.
Satisfait de son élocution, Erik reprit place dans son fauteuil en cuir et s’enfonça au plus profond. Avec son visage figé, il regarda fixement la jeune femme et commençait à se demander si elle devait être au courant de toute la complexité de la situation. Le Doc le savait mais quel intérêt à ce que Keira le sache ? Cela la dépassait et pour l’heure, il était impératif que la machine redémarre. Pour ça, il avait besoin d’elle.
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| | | | | Sujet: Re: Le retour du Tyran Mer 22 Mai - 22:35 | | Tout ceux qui connaissaient Keira n'aurait donné que quelques adjectifs pour la définir : Effrontée, bornée, fière. Et c'était le cas, la brune n'appréciant que peu de montrer les doutes qui l'assaillaient quand elle aussi songeait pouvoir avoir raté quelque chose. Et actuellement c'était identique. Elle défiait Erik du regard et jouait les gamines donnant milles excuses pour un truc bénin mais au fond d'elle, elle ne regrettait rien. Ou si, une chose. Elle avait à nouveau essayé de fonctionner comme les autres membres de ce vaisseau mais sa personnalité avait encore reprit le dessus hier : preuve qu'elle ne savait pas changer. Sans honte mais agacée par sa propre bourde, incapable de ne pas avoir l'impression de se promener devant son exécuteur, la brune attendait une engueulade, quelque chose lui faisant se rappeler que jadis elle faisait encore plus d'idioties.
Étrangement, et même si Erik allait mal, il la sermonna. Le plus étrange était qu'elle appréciait d'enfin en entendre sortir un de sa bouche. Néanmoins ce sermon avait quelque chose de différent... Mine de rien la brune avait gagné en maturité et se rendait compte de commencer à se lasser de ces sermons. Il s'était passé tellement de choses durant la période renfermée d'Erik qu'au final ce n'était plus aussi.. amusant. Pire, elle qui prenait enfin cela au sérieux trouvait presque qu'Erik l'avait plutôt couvée jusqu'à présent. Ca la fit sourire mais elle ne fit aucune remarque. Par contre lorsqu'il utilisa ce qu'il s'était passé hier pour essayer de la mettre au poste de pilotage du vaisseau, la brune ouvrit la bouche, la referma, la rouvrit, puis...
- ... En fait,... j'ai besoin de café.
Et là dessus elle se leva de sa chaise pour aller faire comme chez elle sur une table, effleurer un panneau et commander la substance noire qu'elle adorait tant. Son verre rempli en main, elle en but un peu, observa Erik, le maudissant de l'avoir relancé sur ce sujet. Lorsqu'enfin elle lâcha son verre...
- Hors de question.
Keira revint avec son précieux vers le bureau du commandant, mais sans s'asseoir déjà. Il y avait du pour et du contre dans ce qu'il disait.
- Il a un second, non ? Alors c'est à son second de prendre le relais. Moi j'ai Amon déjà qui a besoin de moi dans l'armée de défense du vaisseau et tu sais que je m'ennuierai à ce poste : hormis pour de rares attaques avec des vaisseaux convenables, c'est trop lent et pas assez réactif pour moi.
Mettant ses lèvres sur le bord du gobelet, Kei contempla son supérieur en attendant une réaction de sa part. Certes, elle avait songé à la proposition d'Erik il y avait même pas un mois, commençant à trouver cela bon pour l'ensemble du vaisseau... Mais Erik avait le don de déclencher son instinct de contradiction : d'où tenait-il le droit de la punir en lui donnant un tel poste ? D'où est-ce que son esprit de tyran (car pour Kei il en était clairement un) ressortait ? Au rappel, la veille : il n'avait même pas réagi lors de l'attaque.
Bonne nouvelle, Erik était de retour. Mauvaise nouvelle, Erik était bel et bien de retour.La brune nia avec son visage, d'un air faussement dégouté.
- C'est tyrannique...
S'il y avait de l'humour dans ses propos, il n'en restait pas moins qu'elle ne voyait pas pourquoi Erik lui aurait redemandé de prendre ce poste s'il n'avait pas de bonnes raisons. Et en le soupçonnant de lui cacher quelque chose depuis des mois la brune ne pouvait que le contempler à présent et attendre l'espoir insignifiant qu'il dise un jour ce qui n'allait pas. |
| | | | | Sujet: Re: Le retour du Tyran Jeu 23 Mai - 15:29 | | Tyrannique ? Le mot avait été lâché sûrement pour faire réagir le commandant. Ou s'agissait-il de son ultime argument pour ne pas accepter la situation ? Pourtant, la remarque avait glissé sur la carapace d'indifférence d'Erik. Disons qu'il avait l'habitude de ce genre de commentaire volontairement cinglant. Sa réputation de tyran n'était plus à faire et il s'était fait à cette idée. Tandis que lui trouvait le qualificatif quelque peu exagéré. Il esquissa tout de même une ébauche de grimace à la vue du café. Sans gêne, elle s'était servie dans son générateur, avait agrippé un verre sans même lui en proposer. Il était évident que quand la discussion serait terminée, son verre allait rester, à trainer, dans un endroit incongru de la pièce. Le problème n'était plus tant qu'elle agisse comme chez elle, mais surtout qu'elle prenait un malin plaisir à chambouler l'ordre et à nourrir le désordre. Sur ce fait, il se leva à son tour pour se servir aussi, jetant ses yeux glacials sur la jeune femme, étant donné qu'elle n'était pas décidée à le faire.
En versant le liquide dans une tasse, car en effet, cela se boit dans un tasse, non un verre, Erik réfléchissait à ce que venait d'avancer Keira. Elle n'avait pas tord, Amon avait besoin d'elle. Elle représentait un atout pour une escouade de chasseurs au plus mal. Son second, Hendrix, était au soin intensif, le nombre d'appareils était réduit de moitié par la seule force de l'Aera. On ne pouvait pas dire que tout allait pour le mieux de ce côté là. De plus, pour quelqu'un qui avait besoin d'action et que les choses bougent, ce poste était loin d'être idéal.
- Tu sais, tu n'es pas vraiment en position de discuter. Je n'ai pas à justifier mes choix.
Une chose était désormais sûr, elle détesterait le poste. Finalement, tyran était peut-être le bon qualificatif. Mais à quoi servait sa position s'il ne pouvait pas diriger comme il l'entendait ? Les choses tournent pas rond si un commandant est trop laxiste et hésitant. Les clés du succès sont la fermeté, la cohérence et la confiance. C'est d'ailleurs le père de Keira qui appris cela à Erik. Afin de s'assurer que les choses étaient clairs mais surtout ne lui laisser que peu de place pour rechigner, il ajouta :
- Ne perds pas de vue que tu as, encore une fois, outrepassé des ordres et que la situation pourrait être bien pire. Je dois admettre que tu as eu de la chance et que cela nous a été salvateur. Mais les faits sont ce qu'ils sont.
Avec le temps, Erik pensait comprendre comment réagir avec elle. Il avait l'impression qu'elle agissait comme un gaz : elle occupait le plus de place possible. On lui donnait un peu de liberté, elle en prenait beaucoup plus. Il savait reconnaitre ses qualités mais le plus souvent, il devait mettre des limites et la ramener à la réalité.
- Considère ça comme une faveur que je te fais vu les circonstances.
Il posa un regard provocateur vers Keira. Elle qui s'amusait à le chercher, elle serait servie. Puis il ingurgita un gorgée bouillante de café, manquant de se bruler la langue. Mais avait-il bien fait ? La cantonner de cette façon ne la mettrait-elle pas sous pression et, toujours comme le gaz, la ferait exploser ? Il se rassura tout en soufflant sur sa boisson fumante. De toute façon, le vaisseau avait besoin d'un bon pilote si les mercenaires voulaient reprendre du service rapidement.
Le pire dans cette situation c'est que les récents évènements l'avaient pas mal bousculé. De la colère et de l'inquiétude avait murit dans son fort intérieur et l'avaient usé. Il sentait qu'il ne devait pas se relâcher un instant sous peine de perdre le contrôle. Le seul moyen qu'il avait trouvé avait été d'envoyer paitre tout le monde ou du moins d'écourter au plus vite tout ce qui pouvait l'atteindre. Il se sentait plus fébrile, plus fragile à un débordement, et il devait se ménager pour l'instant. Malheureusement pour elle, Keira allait devoir ravaler ses pulsions qui avait le don d'épuiser le capital patience d'Erik en quelques secondes. Comme si son unique but était de le pousser encore et encore, testant sans relâche sa carapace. Surtout que le point le plus important de la discussion n'était pas encore arrivé : l'arrivée à bord de Taja... Erik redoutait déjà l'instant.
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| | | | | Sujet: Re: Le retour du Tyran Jeu 23 Mai - 18:02 | | Keira sirota son café en faisant mine de ne pas sentir le vent glacial remontant le long de son échine. Elle n'avait fichtrement aucun remord à ne pas avoir eu cette politesse que de base elle avait pour lui car au final : il était furax. Que c'était bon de le sentir être éveillé. Elle ne savait pas ce qui l'avait fait se ressaisir mais il était bel et bien là : lui, et son caractère de merde. Non car très sérieusement elle était peut-être chiante, mais qu'est-ce qu'il pouvait être tyrannique parfois...
Lorsqu'il se réinstalla, refusant de mettre son café dans un verre pour en avoir plus : ou même dans un mug, ce fut pour la remettre en place. A vrai dire suite à cela Kei n'eut pas réellement le temps de dire un mot. Erik ne voulait pas en entendre parler, il avait besoin d'elle à ce poste... Ok.
- ... Je peux savoir où tu étais passé ?
Si la question tombait des nues l'expression de totale incompréhension se peignant sur son visage expliquait à elle seule comment Keira se sentait. Elle avait le don pour dire tout haut ce que les gens n'osaient pas dire, et même si elle ne pensait pas à mal par tant de franchise, avait au moins l'avantage de faire bouger les choses.
- Tu... ça fait des mois qu'on essaie de te faire réagir par n'importe quel moyen, où tu nous dis qu'il n'y a rien mais qu'on te voit clairement esquiver tout choix importants... Et ne me sort pas qu'il n'y a rien tu ne me la fera pas à l'envers vu comment tu viens enfin de me parler. Qu'est-ce qui t'a réveillé, qu'est-ce qui se passe de si important pour que tu aies dût te reclure sur toi-même aussi longtemps ?
Elle attendit une réponse, certaine que celle-ci ne viendrait pas. Si Erik restait fidèle à lui-même tout en semblant réfléchir à des sujets tout aussi sombres mais ne rien dire. Je sais que je devrais me taire mais si ça fait plaisir de te voir enfin réveiller j'estime avoir le droit de savoir ce qui t'es arrivé.
Elle attendit alors, une moue un peu hésitante sur le visage. Oui selon elle, elle avait ce droit. Elle estimait qu'Erik avait si peu de vie que des proches il ne devait pas en avoir des masses, et qu'elle faisait partie de ceux qui l'appréciaient sans le craindre. Qu'allait-il faire de plus ? Il l'avait déjà assigné à un travail sans action mais qui l'arrangeait lui autant au final que tout le navire. Si Keira avait le secret espoir de pouvoir se faire la malle si un jour elle savait d'expérience que même calme, Erik était plus buté qu'elle. c'était cause perdue de se battre contre l'évidence avec lui : elle conduirait ce vaisseau. Il n'en restait pas moins un de ses proches les plus importants, ce qui faisait qu'elle lui demandait des comptes...
- Et ne te défile pas comme les dernières fois sinon j'emporte ta cafetière.
Strictement aucun rapport : le café était juste toujours meilleur dans la cafetière du voisin... |
| | | | | Sujet: Re: Le retour du Tyran Jeu 23 Mai - 19:22 | | Disons qu'à un moment où un autre, la discussion allait venir sur le tapis. Il valait mieux que ce soit maintenant, de sorte que cela soit derrière. Par contre, l'entrée en matière a déjà été plus subtile. Erik imaginait que le sujet du pilotage était clos et qu'elle avait accepté. Il avait dû vraiment bien négocier son discours pour avoir gain de cause aussi rapidement. Tant mieux, ça n'était pas lui qui allait se plaindre. Toujours est-il qu'il devait répondre à cette épineuse nouvelle question. Tout en réfléchissant, il s'essayait à une nouvelle gorgée qui confirmait ses soupçons : le café était toujours imbuvable. Comment Keira auvait-elle pu boire à cette température ? Il était fort probable qu'elle ait "malencontreusement" bidouillé le thermo en prenant son verre. Il redéposa sa tasse et chercha la jeune femme du regard :
- Je sais, je te dois des explications.
Il fallait maintenant choisir ce qu'il allait bien pouvoir lui dire. Il était hors de question de lui mentir, s'il y a bien une personne sur ce vieux rafiot qui ne se méfie pas de lui et en qui il peut avoir une confiance aveugle, c'est bien elle. Mais elle n'avait pas besoin de tout savoir non plus. Pas besoin de l'inquiéter outre mesure. Il fallait bien choisir les détails pour que cela soit cohérent sans pour autant rentrer dans le roman dramatique. Malgré son envie de tout lui déballer, quelque chose, au fond de lui, le retenait. Il ouvrit la bouche mais rien ne sortait. Comme si son corps refusait de laisser échapper le moindre son. Il en profita pour tousser, afin de ne pas sembler ridicule, la bouche bée. Tout ce qui s'était passé ces derniers temps l'avait atteint profondément, avait réveillé des cauchemars enfouis, avait remué de vieilles blessures. Autant de douloureuses pensées qu'il avait tenter d'enterrer bien loin. Visiblement pas assez. Ses vieux démons étaient bien là, prêt à ressurgir à la moindre occasion.
- Je... c ...
Il peinait à sortir quelques mots. Triste spectacle pour un homme de cette stature, lui qui, infaillible, bravait toutes épreuves. Il se trouvait là, face à lui même, face à ses faiblesses. Sa barrière avait été trop sollicité dernièrement et se fragilisait. Petit à petit, il perdait pied, sentant que la colère le gagnait. Ses poings se serrèrent et des sueurs froides le gagnèrent. Il fallait se rendre à l'évidence, il n'était pas encore totalement prêt pour reprendre le service, il n'avait pas eu le choix. Ses muscles vibraient de plus en plus et dans un dernier espoir de contrôle, Erik s'empara de la tasse et se l'enfila d'une trait. Il sentit le liquide brulant dégouliner le long de son œsophage pour atterrir dans l'estomac. Le choc fut tel que tout son corps se figea. Ce dernier avait dû sécréter une sacré bonne dose d'adrénaline pour l'anesthésier de la sorte. Suite à ça, il s'enfonça encore plus loin dans son fauteuil et se referma complètement. Lui qui avait la réputation d'avoir le regard froid, ici c'était plutôt le contraire. Il aurait massacrer le moindre fou qui se serait aventurer à frapper à la porte ou à l'appeler par l'intercom.
Il s'en était fallu de peu mais les choses se calmèrent rapidement. La tension pesante qui avait envahi la pièce était retombé aussitôt. Le visage d'Erik, quant à lui, n'avait pas bougé d'un muscle. Bloqué dans le vide, il errait entre ici et là, les sourcils froncés et les yeux emplis de noirceur. Mais il avait réussi à se reprendre et à garder le contrôle. Heureusement, seul Keira était présente. Enfin, heureusement, nulle doute cet épisode ne passerait pas aux oubliettes si facilement. Mais c'est dans cet espoir qu'il enchaîna d'un ton limite désagréable.
- L'aera veut ma peau. Ils s'intéressent de près à ce que je suis et feront tout ce qu'ils peuvent pour m'avoir.
Il avait enfin réussi à sortir une phrase correct et pleine de sens. Il profita de sa lancée pour continuer.
- Eux et moi, c'est une sale histoire dont je t'épargne les détails. Mais si je me suis isolé c'était par nécessité, rien de plus.
Comme quoi, il avait quand même réussi à lui dire la vérité sans en révéler de trop. Cela dit, et connaissant la curiosité en face de lui, Erik savait très bien que ces maigres informations n'étaient que la mise en bouche.
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| | | | | Sujet: Re: Le retour du Tyran Jeu 23 Mai - 21:16 | | Elle était fière d'elle et sourit, rassurée de l'entendre dire qu'enfin elle allait savoir ce qu'il se passait. Une bonne chose, une de celles qui vous font vous détendre dans votre dossier doucement mais surement.Mais ce qu'elle lu dans ses yeux la mit un peu mal à l'aise. Il semblait se remémorer des choses assez conséquentes pour avoir à serrer les dents ou bien les poings. Est-ce que tout allait bien ? Cette question un peu trop attentive à son goût resta coincée derrière ses lèvres, mais elle n'en pensait pas moins. Ça semblait le peser... Elle ne savait alors pas à quel point.
- L'aera veut mas peau. C'était pas une nouvelle, mais comme il s'agissait de ce centre elle eut l'intelligence de lever la main avant qu'il ne reprenne et après avoir sursauter au mot "Aera". Ses yeux crépitèrent, elle semblait ailleurs. Éteignant les micros de la pièce, elle releva le visage et abaissa sa main lorsqu'enfin elle jugea possible de parler sans être enregistré. - C’est bon, reprend. Préviens moi la prochaine fois : que je coupe les micros avant.
Petit à petit le MA-85 lui obéissait. Le doc avait réussi à se caler sur sa fréquence et Keira était à présent capable d'évoluer partout sur le vaisseau pour activer ou désactiver n'importe quoi, peu importe le programme de défense mis par dessus. Cependant un sujet un peu plus sérieux demandait à présent toute son attention. Comment ça ce qu'il était ? ce qu'ils étaient tous alors ? Des réactifs ? Comment pouvait-il être plus précieux pour eux qu'elle ou tout autre personne possédant un don ? elle qui était si curieuse dut faire pas mal d'effort pour rester polie et ne pas trop le questionner.
- On sait déjà qu'ils te veulent, ils t'exigent à chaque assaut... On ne sait juste pas pourquoi.
Mais il avait reconnu qu’apparemment il y avait anguille sous roche, quelque chose qui visiblement le tracassait assez pour qu'il prenne sur lui. Elle le voyait faire, là.
- Un jour, tu me diras ce qu'il se passe. je sais pas comment mais je jure que je te le ferais cracher... Puis elle soupira, navrée. Bien, autre chose hormis le fait que je vais devoir travailler en salle de commandement pilotage ?
La moue emmerdée qu'elle faisait était comique : faite pour détendre l'atmosphère. Kei avala les dernières gouttes de son café, attendant la réponse. Elle avait vu Erik hésiter à boire le café et sourit. Elle n'y était pour rien pour le coup, n'avait pas utilisé son pouvoir sur la machine. Mais c'était amusant de le voir s'humaniser un peu avec des détails pareils. Évidement qu'il était humain, mais disons qu'il était commandant avant d'être humain à ses yeux... |
| | | | | Sujet: Re: Le retour du Tyran Ven 24 Mai - 13:45 | | Ce qu’il venait de faire était exceptionnel. Jamais, à quiconque, il n’avait osé s’ouvrir. Certes, ce n’était pas grand-chose, il n’avait laissé que quelques mies de pain, et cela pouvait sembler dérisoire. Mais pour Erik, c’était énorme. Cela lui avait demandé beaucoup de ressources et il avait dû ravaler sa fierté le temps de ces confidences. Toujours est-il que l’expérience avait été positive et bizarrement, il se sentait plus léger. Keira avait ce don sur lui, c’était la seule personne à pouvoir l’approcher aussi facilement. Il ne sait pas comment elle avait fait, mais elle l’avait fait et ça représentait beaucoup pour lui. Depuis son enfance, il avait appris à se méfier des gens, les imaginant manipulateurs et dangereux. Même avec le Doc, cela n’a pas été toujours évident. Nombreux sont les souvenirs de clashs et de disputes imputables essentiellement à Erik et son extrême méfiance. Avec le temps, il avait appris à être plus souple mais restait très rigide sur le plan personnel, et encore, rigide était peu dire.
Étonnamment, sa protégée n’insista pas plus que ça pour lui tirer les vers du nez. Peut-être valait-il mieux ne pas trop fouiller pour le moment. Sa réaction avait été assez explosive et la jeune femme avait bien compris que l’on touchait à une de ses cordes les plus sensibles. Mais loin de s’avouer vaincue, elle fit la promesse de tout lui faire avouer. Promesse qui ne rassurait pas vraiment Erik, lui qui avait mis tant d’énergie à enfouir ces souvenirs, qui ne voulait qu’une chose, c’était d’oublier tout ça et d’aller de l’avant. Sa vie avait commencé à son arrivée sur le MA-85, avant ce n’était rien.
L’effet des hormones s’estompaient petit à petit et à mesure que leur action s’affaiblissait, la douleur du choc s’activait. Il venait de boire d’un coup un café pour lequel même poser les lèvres dessus était un supplice. Il sentait tout son estomac en feu et sa gorge qui piquait violemment. Pour tenter d’atténuer ces maux, il troqua sa tasse contre un verre d’eau et l’engloutit tout aussi vite. La boisson l’apaisa un peu, mais largement pas assez. Tant pis, il ferait avec, ça passerait avec le temps. Il profita pour jeter un œil sur la tasse de Keira qu’elle venait de finir. Lui lançant un regard noir, il espérait sans grande conviction qu’elle ne s’en occupe.
Sa dernière question le stoppa net. Les rôles allaient certainement s’inverser : ça allait être au tour de la jeune femme de passer en mode incontrôlable. Il s’agissait de la raison pour laquelle il l’avait appelé. Il avait pris soin de préparer le terrain. Un bon sermon pour calmer le jeu, c’était pour Erik, la seule solution pour amener au mieux le sujet. Parce qu’au final, il était fier d’elle, fier qu’elle ait envoyé les ordres de ce vieux Johnson et avait été prendre les choses en main dans le poste de pilotage. Sans elle, qui sait ce qu’il se serait passé ? Il profitait des grimaces de la jeune femme pour préparer sa réponse. Elle devait être claire et direct :
- Ca sera tout. Tu peux retourner à tes occupations.
Si Keira était une experte en transition, lui était le champion pour amener les sujets qui fâchent, un vrai vainqueur. Pourtant, il valait mieux qu’elle l’apprenne d’Erik plutôt que de la croiser par hasard dans un couloir. Il imaginait déjà la scène. A cette seule pensée, il poussa profond un soupir. Nul doute que ça frôlerait l’incident diplomatique. Il avait toujours su que cette protection était une mauvaise idée, mais c’était la moins pire de toute. Plusieurs fois, il avait pensé à Korai pour le soutenir le temps de se réorganiser. Mais il avait rapidement laissé tomber l’idée. Connaissant comment elle agissait, Erik savait très bien que ça lui aurait couté beaucoup plus cher. Au moins, avec la terre il n’avait pas besoin de casser la tirelire. Sauf que maintenant, face à la tornade endormie, il regrettait ce choix. Au final, payer Korai aurait évité beaucoup d’ennuis.
- Au fait Kei, Taja est à bord…
Non en effet, il n’était vraiment pas douer pour avoir du tact. Autant, diriger une flotte entière ne lui posait pas de problème, porté par sa mission, il savait commander et s’imposer. Pas question de discuter, pas question de douter. Autant toute cette belle façade ne valait rien dans ce cas-ci et s’écroulait tel un château de carte. Il venait de jeter un pavé dans la marre, espérant naïvement, qu’il ne fasse pas trop d’éclaboussures. Peut-être que la jeune femme avait mûri et avait laissé cette vieille histoire derrière elle… Surtout qu’elle n’était pas du genre rancunier… Du tout …
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| | | | | Sujet: Re: Le retour du Tyran Ven 24 Mai - 22:01 | | L'avertissement n'était pas à prendre à la légère, il devait le savoir. A son regard elle savait qu'il le garderait au moins dans un coin de sa tête : elle découvrirait ce qu'il lui cachait, à commencer par ce "ce que je suis". Qu'était-il entrain de sous-entendre ? Rien de bon vu son visage, et elle ne pensait pas qu'Erik soit du genre à extrapoler ses ressentis. il y avait donc quelque chose de réellement grave derrière. Avec son accord elle se leva donc, certaine qu'il n'y avait en effet plus rien à dire. Elle se présenterait le lendemain en salle de pilotage, ça ferait les choux gras pendant un temps puis ça retomberait... La main sur l'interrupteur du sas, elle venait d'activer l'ouverture lorsqu'Erik lâcha sa deuxième bombe. Keira fixa l'extérieur, le couloir, personne. Elle referma calmement la porte et se retourna vers lui, ayant bizarrement décidé de rester. Un sourire dangereux était apparut sur ses lèvres, laissant entrevoir des dents parfaitement alignées, mais également parfaitement serrées.
- Répètes moi-ça... ?
Erik ne pouvait pas avoir osé.A son entrée sur le MA-85 on lui avait fait remplir une fiche concernant son ancienne vie. Dans les choses qui pourraient l'affecter (on en a tous), elle avait été obligée de parler de Taja. Ou plutôt, c'était le psychologue du vaisseau qui s'était amusé à le rajouter. Erik était forcément au courant, il dépassait donc totalement les bornes. Sans être au courant de l’ascension fulgurante de son ancienne meilleure ennemie, Keira ne pouvait tout simplement pas imaginer cette blondasse sur un vaisseau. Violemment, son mental verrouilla la porte d'entrée du bureau pour ne pas être dérangé. Lorsqu'elle commença à parler on pouvait très aisément deviner que son self-control, le peu qu'elle avait du moins, avait volé avec les mots Taja et "à bord".
- Tu te fous de ma gueule !? J'ai l'air d'être en état de supporter une pimbêche dans mes pattes, là ? Et puis pourquoi tu ne m'as pas averti de ça au moment même où tu as pensé à cette connerie ? J'aurais pu au moins essayer de te trouver une solution mais là ! Tu sais combien de temps il m'a fallut pour supporter rien que l'air de Mars lorsque je me suis faite exiler de Terre parce que tu n'avais pas eu la décence de me prendre avec toi lors de ta fuite de la Terre ? - Comme si on ne l'avait pas déjà entendu, celle-là - Hein ? UN AN ! J'en ai chié et vomit pendant un an. Les terriens ne sont pas préparés à cette vie et tu es entrain de me sortir que la plus "Attention à ce que vous mettez entre mes talons Vademezu* " d'entre tous est sur ce vaisseau ? NON MAIS T'ES MALADE !?
A bout de souffle et totalement effarée par l'idiotie qu'elle venait d'entendre, Keira attendit une réponse. Ses yeux crépitaient littéralement, une espèce d'onde électrique rayonnant de ses iris jaunes vers le vert de ses yeux. S'il avait voulu la mettre en colère Erik avait réussi. Peu importe la raison Keira ne pouvait pas tolérer cette fille à bord. N'importe qui aurait fait l'affaire, pourquoi elle ? A sa mémoire, elle se rappelait que cette fille avait des parents haut placés : mais on s'en tape de ça. Qu'elle voulait faire dans la politique ? ... c'était quoi le rapport entre politique et vaisseau de mercenaire ? Un peu calmée par ses réflexions Keira s'avança vers le bureau d'Erik, restant debout et le jaugea d'en haut pour avoir pour une fois le dessus. Cette fois-ci elle allait le faire cracher ce qu'il savait non de dieu.
- Depuis quand tu vends nos services à la Terre ? Et répond ou je continues ma longue litanie sur la bourde totalement insensée que je viens de t'entendre avouer.
Seul un sot pouvait ne pas comprendre. Taja Stephens était une terrienne de pure souche. Ses parents étaient terriens. Son avenir était sur Terre. Alors comment cette greluche aurait pu autrement que par piston se retrouver sur ce vaisseau ? Ses parents avaient de plus les moyens de lui en acheter un, de vaisseau. Alors pourquoi des mercenaires ? c'était à n'y rien comprendre. la seule solution c'était que la Terre elle-même s'en soit mêlée.
- Bon. Comment cette blondasse te tiens ?
Ca, c'était gratuit. Le peu de souvenir qu'elle avait de Taja était la vie infernale qu'elle lui avait fait subir : d'abord parce qu'elle agissait différemment de la blonde sans réagir à ce que celle-ci disait pour que Keira lui ressemble, et ensuite pour avoir réagi en tapant du poing à un endroit hautement stratégique (le nez). cette fille était talentueuse pour jouer les modèles mais Keira ne pouvait pas la piffer. Elle savait d'emblée que si elles se croisaient c'était elle qui risquait d'être descendue en flèche. elle ne savait pas discuter avec cette fille car Taja utilisait des armes verbales que Keira n'avait pas. Se massant le bras nerveusement à la pensée d'une probable future humiliation, elle effaça tout ça le temps de finir cette conversation.
- ... Ok. Je vais prendre le poste de pilote, le temps qu'elle est là. Mais je te préviens. Au moindre écart, si je n'ai pas réussi à la faire passer par le sas de moi-même avant, je reprend mon poste de pilote d'attaque. Ça me calmera les nerfs et m'empêchera de faire une bourde du genre : rappeler que je n'ai pas de permis poids-lourd.
Ses yeux se plissèrent et elle regarda Erik, l'air d'en dire long. Keira avait les papiers grâce à Erik pour piloter des vaisseaux de maximum classe C. D'une certaine façon, Kei le tenait du coup aussi. Lui effaçait cette histoire de non-obéissance à un supérieur, et elle taisait ce "détail", le temps qu'Erik règle le tout. Elle se doutait que maintenant que cette information fusait Erik devait se rappeler qu'en effet Keira avait réellement prit les rennes du MA-85 à l'arrache, mais elle comme lui savaient qu'Erik avait le pouvoir nécessaire pour les lui trouver, ces papiers. Il n'apprécierait certainement pas que Taja apprenne que leur pilote n'avait pas le permis, et elle comptait à présent là dessus.
- ... Et je veux une cafetière comme la tienne en salle de pilotage. c'est non négociable.
Comment faire taire une Keira énervée ? A coup de café ! Ne demandez pas comment ni pourquoi, ça marche, c'est tout ce qu'il faut voir. Dans tout les cas si Erik voulait faire oublier les sujets d'avant il y avait magnifiquement bien réussi. Keira était tellement à fond sur Taja qu'elle en avait oublié la totalité de ce qui avait été dit sur Erik avant cela.
[* : Vademazu : marque haut de gamme inventée au pif] |
| | | | | Sujet: Re: Le retour du Tyran Dim 26 Mai - 19:21 | | Sanchez était un soldat exemplaire. Il avait effectué pas mal de missions de reconnaissance fort précieuses pour les troupes de choc et pour les Spectres. Ses collègues respectaient sa détermination et son sang froid dans le feu de l’action. Nombre d’entre eux lui devaient très certainement la vie. Malheureusement pour lui, une extraction sur une des lunes d’Uranus avait eu raison de sa carrière. Une explosion avait emporté sa jambe et l’avait rendu inapte à opérer sur le terrain. Cette mission il l’avait maudite plus que tout au monde. Les avancées médicales lui avaient permis d’obtenir une prothèse synthétique mais le Dr Harvès était formel : plus de terrain. C’est avec beaucoup d’amertume qu’il occupait à présent le poste de factionnaire. Loin de la considération qu’il avait connu, il devait se contenter de faire le poteau pour un homme qui ne le remarquait à peine. En plus d’être monotone et éloigné de toute gloire, ce poste sur le MA-85 avait la particularité d’être ennuyant à mourir. Rien ne s’y passait… Rien sauf aujourd’hui. 10 min plus tôt, la jeune Keira avait été convoquée et elle s’entretenait avec lui. Mais au moment où elle voulut partie, elle se rétracta et referma le sas aussitôt. A ce moment là, l’air s’était fortement alourdi et le soldait pouvait sentir de l’électricité autour de lui. Il se prit d’ailleurs une décharge en voulant ajuster l’attache métallique de sa veste. Nul doute que ça devait être chaud à l’intérieur.
En effet, à l’intérieur aucun des deux protagonistes ne rigolait. L’un était en pleine hystérie, alors que l’autre avait la tête enfoncé dans ses mains, les yeux fixés sur le vide. Il écoutait d’une oreille tandis que son attention vaquait à d’autres pensées. Son cerveau ne captait qu’un mot sur deux, lui évitant ainsi de déguster une délicieuse tranche de colère massive. De son point de vue, il pouvait observer une jolie jeune femme remontée à bloque, en train de gesticuler dans tous les sens pour souligner l’importance de ses propos. Ca le faisait sourire intérieurement. Mais plus que jamais il devait empêcher l’information d’arriver jusqu’aux muscles de son visage. S’il avait laissé échapper le moindre mouvement du coin de la lèvre, Erik aurait vécu pire que toutes les guerres du monde. Non, il souriait parce que ça lui manquait. Sa stase et son isolement avait été tel qu’il s’était coupé des rares choses qui faisaient partie de sa vie. Son inquiétude pour les plans de l’Aera l’avait totalement coupé du reste. Quoi de mieux qu’une bonne crise pour lui rappeler qu’elle n’avait rien perdu de son panaché ?
Erik avait beau être le commandant de ce vaisseau, celui n’ayant de compte à rendre qu’au Doc lui-même. Il était hors de question qu’il en place une à cet instant. Les yeux électriques de Keira lui avaient très bien fait comprendre qu’il avait perdu la main. La seule chose qu’il attendait à présent, c’est qu’elle ait déversé toute sa colère avant de reprendre les choses en main. Car en effet, nombreux sont ceux qui ont tenté de se buter à cet âne doublé d’une tête de bois. Plus têtu qu’elle, c’était impossible et aller contre elle dans ces moments là ne faisait qu’apporter encore plus d’eau à son moulin. Il fallait la laisser se vider de tout ce qu’elle avait et attendre qu’elle se calme un peu. Pour le savoir, il fallait attendre un moment précis, celui où le café, sa drogue, arrive dans la conversation. Il n'y avait jamais aucuns rapports avec la situation mais c'est comme si la seule pensée à cette boisson à la caféine l'apaisait. Et comme prévu, le signal apparut. Erik profita de ce moment pour pouvoir, enfin, riposter à toutes les conneries qu'elle ait pu sortir. Son visage fermé regarda la jeune furie fermement. Il tenta de la fixer dans les yeux pour donner plus impact à ce qu'il allait dire. Froidement, il dit :
- Tu vas directement te calmer Kei. Encore une fois, je n'ai pas à justifier mes choix devant toi. Les choses allaient de mal en pis et si je ne réagissais pas, l'aera nous aurait tous massacré. Honnêtement, je me contrefiche que tu ne supportes pas miss Stephens ou n'importe qui d'autre. Apprends à voir plus loin que ta petite personne et passe à autre chose.
Sans s'en rendre compte, il s'était redressé sur son bureau. Les bras tendus et les poings serrés contre le dessus. Sa position ressemblait à celle d'un taureau prêt à charger sur sa cible. Prenant conscience de son attitude presque provocatrice, il se radoucit physiquement, physiquement seulement.
- Je n'étais pas réellement en excellente position pour négocier. Alors épargne moi ton laïus et évite de ressortir les vieux dossiers à chaque occasion. J'ai fais ce que j'avais à faire, un point c'est tout. La discussion est terminée.
Certes il était content de retrouver ça Kei. Mais il ne fallait pas qu'elle en profite pour prendre ses aises. Les vacances étaient terminées et elle devait le comprendre très vite. Quitte à ce qu'elle broie du noir, ou même qu'elle évite de lui parler pendant quelques temps, il devait mettre les choses au clair. Elle avait déjà, notamment suite à cette fameuse histoire de Mars, réagit en le niant totalement. Il n'était pas étranger à ce genre de réaction et il savait la contre.
Erik sortit de son bureau un casier métallique bien brillant. Dessus était collée une fiche technique du MA-85 ainsi que quelques instructions. Sa main s'enfonça dans la poche de son pantalon et une clef tordue apparut. Il l'inséra lentement dans l'interstice prévu à cet effet et tourna délicatement. Un déclic se fit entendre et le couvercle se décala brusquement. Des pistons intégrés soulevèrent lentement le couvercle, ce qui laissa apparaître une série de document.
- Evidement que tu vas prendre le poste de pilotage. Et pour que tout soit en règle et en ordre, voici ta nouvelle affectation. Ta paillasse se trouve désormais au pont 3 et tu feras ton rapport demain matin au second dès la première heure.
Il s'approcha tout près de la jeune femme et lui glissa gentiment :
- Le moindre incident avec Taja et ce n'est pas elle qui passera par le sas. Compris ?
Même si tous les deux savaient pertinemment qu'il ne le ferait jamais. Le message avait su être clair. Tyrannique ? Non, il trouvait vraiment le mot exagéré.
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| | | | | Sujet: Re: Le retour du Tyran Dim 26 Mai - 21:42 | | Erik l'avait mouchée. Lorsque Kei finit d'enregistrer les ordres, celui-ci s'était dangereusement approchée d'elle et elle ne put reprendre son faux air bourru que lorsqu'il eut reculé. Elle le trouvait injuste, évidement. Le commandant savait exactement pourquoi elle avait réagi ainsi et il était certain que ce n'était pas pour rien. Il y aurait de la casse et il n'était même pas certain que ça vienne d'elle. Refusant d'accepter de s'être plainte d'une chose anodine à quelqu'un qui avait d'autre chose à faire que de jouer les diplomates, la brune se mordit l'intérieur de la joue pour ne pas l'ouvrir.
Pas eu le choix ? On avait tous le choix. Elle ne pouvait être cependant aussi sotte et butée qu’elle en avait l'air et devait bien comprendre de quoi il parlait mais la Terre n'avait que peu d'importance à ses yeux pour de bonnes raisons. Elle en avait bavé là bas, ne s'y sentant pas chez elle. Pour une fois qu'elle trouvait une certaine stabilité ses pires erreurs et cauchemars revenaient sous forme de la fille qu'elle craignait le plus. Plus tard elle comprendrait surement qu'Erik avait du faire lui aussi des concessions pour demander cette aide : et vu la fierté qui était la sienne, ça avait du faire mal, mais pour le moment elle se sentait trahie. Non, elle était tout de même encore un peu gamine malgré les faux airs qu'elle essayer d'avoir par moment.
Elle serra les dents, serra et sourit rageusement alors que la cafetière s'était remise en marche sans qu'elle en ait conscience. Les problèmes de concentration commençaient assez tôt chez elle car elle avait un mal fou à canaliser ses émotions. Mais quand elle vit les documents, et l'ordre qui allait avec, ce fut la goutte d'eau.
- J'ai certes souhaité bosser pour toi Erik mais n'oublie pas que je suis co-propriétaire de ce vaisseau. ma chambre est proche du poste de pilotage, même si ça me rapprocherai je n'en changerai pas. CA et la cafetière, c'est non négociable.
En parlant de la cafetière, celle-ci étrangement ne faisait plus aucun son... Kei avait réussi à dire ça un peu trop calmement, peut-être avait-elle réussi à se calmer ? S'en allant avec les bouquins vers la porte d'entrée, la dernière phrase cependant finit de l'achever. Elle ne se tourna pas vers lui et observa juste la cafetière. Sans être allumée celle-ci se mit à fumer... Mais l'accuser d'avoir fait ça sans preuve revenait à accuser du vent. la vengeance était gamine, mais c'était mieux que de taper dans un mur comme elle le faisait à ses débuts. Elle ferma la porte et alla vers le téléporteur, retournant à sa chambre. Pour la première fois depuis longtemps, sa colère ne retombait pas instantanément. Elle balança plus qu'elle posa les plaquettes contenant les infos de son nouveau travail en rageant et referma la porte de sa chambre avant de se vautrer sur son lit. Les yeux grands ouverts, en silence, pendant une heure. Puis, ça finit quand même par éclater, comme une bulle par une aiguille.
- Sale con.
Là dessus elle se tourna vers le mur, apparemment calmée. Les ordres avaient tout de même été enregistrés et elle ferait ce qu'il lui demandait... Mais ça faisait mal. mal au cul comme au crâne, étrangement. peut-être avait-elle trop réfléchit sur le passé avec tout ça. Elle se releva, alla chercher les tablettes et les introduisit dans une fente murale avant de retourner s'étendre. Au moins son don avait une qualité : il favorisait la flemmardise. Là dessus elle étudia un mode de conduite qu'elle connaissait déjà, qu'elle vira rapidement avant de tomber sur l'hologramme d'un certificat de conduite à son nom... Bon, il se rattrapait bien. ça la fit même un peu sourire qu'il ait déjà prévu le coup. toujours était-il qu'elle lui en voulait et que ça allait se sentir pendant quelques temps.
- - - - - -
Le lendemain Keira arriva avec sur un plateau roulant : une cafetière. Elle l'installa sans le moindre remord sur une table libre et s'en servit un thermos entier avant de se retourner pour voir le bras droit d'Erik la regardé d'un air de demander ce qu'elle foutait là.
- Hey. Désolée pour avant-hier... Erik m'a mise au poste de pilotage pour le coup. bien, sur ce bonne journée...
Si ça c'était un rapport, l'espace était limité à trois planètes et deux lunes. Keira s'installa dans le fauteuil de pilotage comme si cependant elle l'avait fait et but son thermos tout en allumant mentalement l'ordinateur. Elle activa le mode manuel puis s'allongea comme si elle n'avait plus rien à faire. Ca en avait tout l'air mais ceux qui la connaissait savait que ce don avait un contre-coup. L'air immobile, Keira n'en semblait pas moins concentrée. elle n'était pas vraiment là, un peu ici et partout à la fois. Lorsqu'Erik entra cependant cette excuse lui permit de ne pas se lever ou de lui adresser la parole comme tout les autres. A charge de revanche... |
| | | | | Sujet: Re: Le retour du Tyran Lun 27 Mai - 14:53 | |
Le centre des opérations du MA-85 était une des salles les plus actives. Telle une fourmilière, des dizaines de personnes rentraient et sortaient sans arrêt. Elle était loin d’être la plus grande, mais certainement une des plus dense, ce qui, était assez logique. En effet, si on compare le vaisseau à un organisme, il s’agissait là du point névralgique où tous les ordres partaient, où toutes les communications transitaient et où tous les briefings avaient lieu. D’ailleurs, il était question de briefing ce matin là et ce serait Erik lui-même qui allait en prendre les rennes. La situation avait pas mal évolué ces dernières 48h et il fallait que tout soit clair, que chacun sache exactement ce qu’il avait à faire. Une organisation de pointe était le maître mot de ce commandant respecté. Même si les récents évènements ont causés quelques dissensions au sein même des mercenaires, personne ne doutait des compétences du commandant. Il était leur leader et il les paierait bien pour leurs efforts et leur travail.
Erik fit éruption dans la salle des opérations tel un coup de vent. A peine le sas ouvert, il s’engouffra dans l’ouverture et marcha d’un pas rapide et décidé vers le centre de la pièce : la carte stratégique. Symboliquement, il s’agissait du centre du vaisseau. Elle affichait, selon les souhaits, différentes cartes topographiques ou satellites des lieux enregistrés dans la base de données. Il était possible de manipuler les éléments de la carte par le seul mouvement des mains. Retourner, diviser, agrandir, … autant de commande qui pouvaient se réaliser instinctivement. Tout autour gravitait un nombre impressionnant de postes différents. De leur efficacité dépendait le bon fonctionnement de cette énorme machine. Des équipes se relayaient sans relâche pour assurer une permanence totale. Face à cette organisation, les nombreuses industries réputées que compte la Terre faisaient pâle figure.
Au fur et à mesure de la progression de leur commandant vers le centre, les ingénieurs, techniciens et autres employés se levèrent pour le saluer. Ils se mettaient au garde à vous le temps qu’il passe et reprenait leur travail directement après qu’il soit passé. L’ordre et la discipline signifiait, entre autre, le respect de la hiérarchie. Cette vague humaine témoignait de ce respect. Tous se levèrent, sauf une personne, une rebelle croisée avec un baudet. Une chose était sûre, quand elle avait décidé quelque chose, Keira s’y tenait corps et âme. Et ça n’était certainement pas Erik qui allait la faire changer d’avis. Il remarqua qu'elle lui tournait le dos, comprenant ainsi que ce n'était pas la peine de lui adresser la parole. Il se disait qu'elle était jeune et encore fougueuse, ça lui passerait.
Arrivé au niveau de l'immense table holographique, il s'arrêta et dévisagea toutes les personnes présentes. Un visage vide examinait chaque officier pour s'assurer que tout le monde était présent. A son passage, on aurait pu croire que le blizzard vous ait traversé tellement il communiquait sa chaleur de vivre.
- Ok messieurs, l'ambassadrice terrienne sera là d'un moment à l'autre. Avant qu'elle n'arrive, je voudrais que les choses soient clairs...
Les rares moments où l'on pouvait entendre plus qu'une phrase de la bouche du commandant étaient ceux où il décrivait ce qu'il avait planifié. Précisément, ne laissant place à aucun doute, aucune hésitation chez ses hommes, il expliqua ce qu'il allait se passer. Il profita pour de ce rassemblement pour écraser tout risque de mutinerie en prouvant qu'il était bel et bien là et qu'il était l'heure de se relever.
Personne ne veut que la Terre ne se mêle de nos affaires. Prenez ça comme un simple contrat qui débouchera sur très belle somme. Laissez moi gérer le reste.
Il termina son discours en donnant les directives précises et en préparant les dispositifs d'accueil de leur nouvel invité. Keira n'était pas la seule inquiète de l'arrivée à bord de Taja Stephens, outre son dégout total pour cette personne, elle avait un mauvais pressentiment sur ce qu'elle pouvait amener comme problème. Mais il avait été clair avec les Terriens, elle était sur son vaisseau et elle devrait en suivre les règles, c'était non négociable. Et pour ça, même une tasse de café n'aurait pas suffit à le faire plier.
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| | | | | Sujet: Re: Le retour du Tyran Lun 27 Mai - 15:28 | | Sans bouger, els yeux dans le vide, Keira écoutait les paroles du commandant par les micros de la pièce. Durant son monologue un hologramme apparut au centre de la pièce. Kei, tout bonnement. Le doc avait trouvé l'astuce pour savoir qu'elle pièce elle scannait en temps et en heure et la brune acceptait de bonne grâce de l'utiliser. Certains pestèrent car Keira était du coup dans les ordinateurs de la salle de contrôle mais aucun n'osa faire de remarque tout haut : Erik les aurait étripé vu que Kei n'était pas en état de se défendre. Une colonne très fine de lumière s'afficha devant l'hologramme et la brune sembla y lire quelques données. Elle sut avant le transcripteur qu'un message du vaisseau terrien était arrivé mais eut la politesse de ne rien dire : ce n'était pas son travail.Cependant lorsque l'un d'eux comprit ce qu'elle faisait, il finit par l'ouvrir.
- Attendez, c'est pas notre vaisseau qu'elle sonde, là.
La véritable kei eut un rictus avec ses lèvres bien que ses yeux regardent dans le vide. Quant à l'hologramme en effet, les plans holographiques s'échappant de la colonne laissaient entrapercevoir tout ce qu'il y avait dans le vaisseau terrien. Mademoiselle faisait des heures supplémentaires : tout bonnement car conduire le vaisseau MA-85 était réellement chiant en temps de paix. La brune énonça le nombre de personne dedans et haussa un sourcil : beaucoup trop. Une eptite armée de quinze personnes, Taja compris.
" Ils vont partir au moins ou ils restent ceux-là ? " Emit sa voix dans les baffles du vaisseau. Se tournant (holographiquement parlant) vers Erik, elle attendit une réponse mais ce fut au bras droit de la donner.
- Non ils s'en vont mais certainement qu'ils se méfiaient même du trajet pour venir jusqu'à nous. Keira, tu arrêtes ça. - Oui chef ~
Une blague que visiblement Keira avait prit l'habitude de faire pendant l'absence d'Erik à son second. Celui-ci ne releva même pas, sourit presque même. L'hologramme disparut et la brune cligna des yeux le temps de retrouver une vue normal. Elle voyait très souvent flou après s'être plongée dans les ordinateurs. les autres ne comprenaient pas pour quoi, mais disons que ça lui faisait ça avec tout ses sens. Comme elle partaient ailleurs, ses sens se mettaient en pause.Dans tout les cas elle avait obéit au bras droit. Erik n'avait été que peu là durant quelques semaines, trop occupé avec ses inquiétudes. certes Kei avait désobéit à son second la veille mais au final elle obéissait à présent presque autant au second qu'à lui. Tout se gagnait au temps avec elle... Visiblement le second y avait réussi.
- Ouvertures des portes dans 3,2,1...
Murmura la brune en demandant aux personnes s'occupant des logiciels secondaires d'ouvrir les dites portes pendant qu'elle ralentissait encore un peu le vaisseau. Celui-ci accueillit sans aucun encombre le vaisseau des terriens, puis les portes se refermèrent. Le cartographe annonça qu'il n'y avait aucun vaisseau ennemi en vue, le transcripteur confirma que le message qu'il avait décodé venait bel et bien du vaisseau terrien, et tous confirmèrent leurs opérations habituelles dans la joie et la bonne humeur. A cette pensée, Keira soupira sourdement. Elle s’ennuyait d'avance, bon sang ! |
| | | | | Sujet: Re: Le retour du Tyran | | |
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