Un bruit énorme, semblable à celui d'un vaisseau se crashant dans la rue réveilla Mark. Le mécano s'était assoupi dans la cuisine, une part de pizza froide et une tasse de café -froid également- à la main.
Il engouffra le reste de pizza, posa sa tasse sur l'évier, avec toutes les autres et se dit, comme chaque jour, qu'il ferait la vaisselle plus tard. Enfin, il rejoignit son atelier. Là, un mauvais pressentiment. La sensation d'une présence. Il n'avait jamais vraiment cru aux histoires de 6ème sens mais là, il s'agissait de son atelier, de son domaine. Il le connaissait par cœur et il pouvait dire que là, une présence qui n'avait rien à y faire s'y trouvait. Une présence humaine.
Il claqua des doigts et la lumière s'alluma. Faisant avancer lentement son fauteuil vers le centre du garage, Mark regardait autour de lui, tentant de repérer l'intrus. Il allait continuer vers le fond de l'atelier lorsque des cris, des ordres et des bruits de pas se firent entendre dans la rue.
Mark fronça les sourcils et s'avança vers les bruits en question.
Le rideau de protection de son atelier était à demi-levé et il eut juste à baisser la tête pour passer en dessous et se retrouver en pleine rue... devant un vaisseau dont les réacteurs fumaient encore. Le mécanicien reconnu d'un coup d’œil les petites navettes, discrètes et rapides qui équipaient toujours les gros croiseurs interstellaire comme les vaisseaux de tourisme ou ... le MA-85. Son cœur se mit à battre un peu plus fort. La chance était-elle avec lui aujourd'hui ? Peut-être mais il lui faudrait d'abord gagner cette chance. En effet, les forces de l'ordre entouraient déjà la navette.
Mark s'avança et interpella celui qui donnait les ordres.
-Hé ! Je peux savoir ce que vous faites avec cette navette ?
-Cela ne vous regarde pas ! Répondit l'homme.
-Au contraire. Un peu que ça me regarde ! je suis en train de réparer cette navette. Répliqua le mécano sans se laisser démonter.
-Vous ? Vous réparez cette navette ?
L'officier semblait surpris et son regard allait du regard clair de Mark à son fauteuil roulant.
-Et vous êtes ?
-Mark Lyoness. Je suis mécanicien, mon atelier est juste là. Dit-il en indiquant du pouce, son garage derrière lui.
-Vous réparez cette navette hein ?! Et pourquoi le moteur est-il encore chaud ? Et ce bruit que les riverains ont entendus ? Interrogea le capitaine d'un air suspicieux.
-Capitaine ... comment voulez-vous que je sache où se trouve le problème mécanique si je ne peux pas tester toues les éléments ? J'ai mis le moteur en route pour vérifier si le soucis venait de là. Quand au choc, je viens également de l'entendre, alors si vous pouviez dire à vos homme de s'éloigner de cette navette, je pourrais peut-être voire ce qu'il en est.
L'homme le regarda fixement. Il semblait vouloir trouver une faille dans les explications du mécanicien mais n'en trouvait pas.
-Et qu'avez-vous à dire au sujet de l'As que nous avons trouvé à l'intérieur ? Lança-t-il finalement.
-Je ne suis pas responsables des objets laissés par les clients dans les appareils. C'est marqué dans le règlement du garage, sur l'écriteau, à côté de la porte. Vous pouvez vérifier si vous voulez mais en attendant, laissez-moi faire mon boulot.
Il s'avança jusqu'à la navette, une clef à molette et un tournevis à la main et entreprit de dévisser le panneau d'accès extérieur au moteur.
L'officier le regarda un instant puis, comme à contrecœur, fit signe à ses hommes de remballer leurs affaires. Quelques minutes plus tard, ils s'éloignaient, emportant la fiole d'As. Mark souffla, il avait tout de même eu chaud. Mais bon, l'excitation ne lui avait pas déplu. Il jeta un regard vide au moteur. La panne ne venait pas de là. Un seul regard lui avait suffit à le comprendre.
Il retourna vers le garage et frappa de sa clef à molette sur le rideau métallique.
-Hé ! J'ai besoin d'un coup de main pour rentrer la bête ! Lança-t-il à l'adresse de l'inconnu qui se cachait là.