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Contact zéro [ Elana ~OvO~ ]

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Kurt Raynor
Kurt Raynor

Masculin Métier : Capitaine des Spectres
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MessageSujet: Contact zéro [ Elana ~OvO~ ] Contact zéro [ Elana ~OvO~ ] Icon_minitimeVen 9 Mar - 22:41

La fuite, la tangente, l'esquive.. La fuite. Courir. Courir pour échapper à ce qui pourrait être dangereux, se cacher. Le moindre recoin sombre est l'endroit propice pour une embuscade, le moindre trou, le moindre virage peut cacher pire que ce que l'on pourrait fuir. Nul endroit où se cacher qui ne soit plus dangereux, plus mauvais encore... Qui sait ce que l'on peut y trouver ? Qui pourrait croire que ce qu'il transportait actuellement dans cette mallette était capable de pire. bien pire que ce que prévoyait les scénarios catastrophiques de ces idiots dans les bouquins, films et autres niaiseries que l'on donnait au peuple pour qu'il ne craigne pas la réalité mais plutôt des hypothèses qu'ils croient être farfelues... jusqu'au jour où, comme bien d'autre, ils se rendent compte trop tard de ce qui s'est passé.

S'arrêter un instant pour hésiter à un croisement. Chose stupide. Toujours courir, ne pas s'arrêter, rien n'est plus dangereux que le doute et l'hésitation. Ne jamais, au grand jamais, hésiter devant une décision. La mort nous attends au tournant et aucun moyen de revenir en arrière avec ce métier, on meurt, on subit ou on vit. La loi du plus fort, de celui qui sait réagir à temps, savoir quoi faire, à quel moment et de quel façon. Il ne fallait pas forcément avoir de l'esprit, des fois il fallait surtout laisser son corps réagir sans laisser son cerveau émettre une idée probable sur ce qu'il faudrait peut-être faire.. La vie dépendait uniquement du moment fatidique où l'on voyait qui était capable de laisser son instinct et ses réflexes le guider et non son cerveau et son intelligence.

S'accroupir, regarder à droite et à gauche, éteindre sa radio pour ne pas filtrer les appels de détresse de ses ex-coéquipiers, ne pas faire attention, ne pas se laisser suivre. Poser la mallette et attendre, juste attendre et écouter les bruits, se méfier de tous les clapotis de l'eau sous ses pieds, se méfier de l'eau elle même. Il ne pourrait jamais aller dans l'eau pour se cacher, il s'y noierait probablement, aucun moyen de s'échapper de ce côté là, il ne savait que sommairement nager. Avec ce qui était à ses trousses il n'avait aucune chance d'échapper par ce moyen, il n'avait plus qu'à espérer que ce qui le trouverait serait moins rapide que lui. Respirer, vérifier que tout allait bien, que tout était en place et rallumer sa radio pour voir où pouvait être le monstre lâché dans le but de tous les anéantir. Il n'y avait pas que ce monstre, cette chose ignoble qui tuait et arrachait les membres d'une façon sauvage et morbide qu'il n'avait pas encore vu sur les spécimens d'animaux extra-terrestre capturés par l'Aera Center.

Bordel, il fallait qu'il trouve un moyen de sortir d'ici avant qu'il ne se fasse attraper. Fuir, oui. Fuir. On prends souvent pour des braves ceux qui ont peur de fuir. Oui, des fois il faut savoir fuir. Il n'y avait aucune honte, la honte était de ne pas réussir à mener sa mission à bien. Qu'importe le sacrifice. Il DEVAIT ramener cet échantillon, il était impératif, rien d'autre ne comptait que l'échantillon. Peut importe les victimes, les dégâts collatéraux. Peu importe le scientifique, sa femme, son laboratoire. Qu'importe les pions de son échiquier, le cavalier devait rentrer pour rendre au roi ce qu'il lui devait. Rien d'autre. Pas d'ordres à discuter, à chercher dans sa conscience un moyen de retourner la situation. Il n'en était pas question. S'il devait en mourir, il n'hésiterait pas. Ce n'était pas du fanatisme, non, il ne fallait pas croire cela, Kurt n'était pas fanatique, il ne croyait pas plus qu 'Erik était plus méritant que ce gringalet de scientifique, que sa mère ou que le poivrot du coin. Mais il avait l'argent, le matériel logistique et surtout la reconnaissance.

Pas d'ordre à distribuer cette fois, pas d'amis à sauver, juste sa peau et faire celle de Johnson, le scientifique, s'il se promenait dans les couloirs sous-terrain à la recherche de Kurt et ses échantillons qu'il venait de dérober. Il aurait dû le tuer pendant qu'il en était encore temps. Oui, il aurait dû. Mais il aurait pu toucher les échantillons avec ses tirs et cela il ne le pouvait pas, ce n'était pas lui qui avait tiré cette fois. Il avait tenté une approché diplomatique avec cet homme qu'il avait déjà rencontré quelques fois, quand il était militaire terrien, celui qui devait être la personne dont il devait le plus se méfier. Rien d'impressionnant au premier abord, petit, maigre, débraillé, sale. Un chercheur de l'Aera. Rien ne laissait à penser qu'il voyait encore la lumière du jour. Et pourtant, bien plus dangereux qu'un tueur à gages. Il était intelligent, très... trop. Il ne lui avait vraiment adressé la parole seulement qu'une seule fois il y a des années alors qu'il devait ramener un contenaire dont il ne connaissait pas le contenu et livrer une cinquantaine de prisonniers de guerre capturés par l'armée terrienne. Il lui avait parlé, il lui avait livré et maintenant il savait que cet homme ne pourrait pas être bon pour lui s'il continuait d'être du côté d'Erik...

Il y avait quelque chose en cet homme qui était plus que du courage, plus que de la stupidité téméraire et il savait pertinemment qu'il n'hésiterait pas à mourir pour qu'on ne touche pas à ses recherches, lui il était fanatique, trop. Trop. Beaucoup de trop en cet homme. Il savait qu'il allait falloir lui faire du mal. Casser quelque chose, un membre peut-être, le nez, le mobilier. Mais pas que son subordonné tire dans le tas, dans le bureau après que le scientifique ai renversé son mug. Il n'y avait pas eu de mort, juste des dégâts matériaux conséquents. Johnson était tombé, il n'avait pas vérifié grand chose, s'était contenté de l'enjamber rapidement, récupérer ce qu'il protégeait de son corps et fuir dans les couloirs en ignorant les cris déments qu'il entendait de tous les côtés.

Maintenant il était là, isolé, dans les égouts de la cité K-27 à écouter sa respiration haletante. Non, ce n'était pas la peur qui le faisait trembler. Il n'avait pas peur, surtout pas d'un homme aussi peu impressionnant, il ne savait probablement pas se servir d'une arme, bien que fou, ce n'était probablement pas lui le plus à craindre. Peur. Non, ce qui était à craindre était cette chose qui leur avait sauté dessus alors qu'ils se réunissaient au croisement non loin du bureau de Johnson. Il n'y avait pas d'autre bruit que ceux qu'il faisait et les couinements d'un rat au loin. Kurt s'accroupit en soufflant, les bras sur les genoux en fixant ce qui avait fait autant de mort. Une simple mallette contenant des échantillons bariolés. Autant savoir ce qui pouvait être aussi dangereux, qui méritait autant de sang.

Il ouvrit la boite, conscient des risques qu'il prenait et sortit l'un des tubes violets qu'il plaça dans son gilet tactique. Il ne fallait pas qu'il casse, en prendre le plus grand soin. Oui, le plus grand soin. Ne pas se jeter par terre inutilement. De toute façon, s'il se faisait attraper il n'aurait sûrement pas le temps de faire attention à cela, il serait mort avant. Respirer. Attendre que tout se calme. Les cris et les appels à la radio étaient moins fréquents. Ils n'étaient pas tous mort, mais ils avaient compris que cela ne servait à rien d'hurler, il ne viendrait de toute façon pas. Faute de ne pas avoir de véritable homme de terrain dans l'équipe Spectre, il avait sous-traité, embauché des mercenaires freelance en cachant sa propre appartenance au MA-85. Ces hommes ne comptaient pas pour le vaisseau. Il avait prévenu, leur misérable vie l'importait peu, seul la mission comptait. Et le budget qu'il avait prévu pour leur recrutement temporaire ne serait finalement pas utilisé.

Une minute était passé alors qu'il était accroupi là, dans le noir, dans les égouts et les odeurs putrides. Il fallait qu'il reparte, qu'il aille jusqu'au lieu d'extraction, les autres pouvaient crever, ils n'avaient pas ce que la mission demandait. Ils n'avaient pas l'échantillon. Il ne pouvait pas se donner le luxe de les prévenir. Ils savaient où aller, à eux de savoir se dépêcher en tentant de survivre. Des bruits se faisaient entendre au loin, il prit la mallette et tentant de faire le moins de bruit possible sur la passerelle métallique, il avança, légèrement courbé en avant, son arme dans la main, l'autre handicapée par sa mission. Un bruit, plus loin, une respiration haletante, entrecoupée, derrière ? Devant ?

Kurt ne rebroussera pas chemin, il emmènera ces échantillons là où ils doivent l'être, dans les laboratoires d'Erik, au péril de sa vie, il n'y a aucune question à se poser, cela coule de source, comme la route qu'il suit, espérant fuir les halètements de plus en plus proche dans son dos, il pouvait entendre et sentir l'écho des cris poussés par les bêtes derrière lui, il savait qu'il devait courir plus vite, mais le corps humain à ses limites et les poussées d'adrénaline également. Il avait suffisamment confiance en ses capacités de tireur... d'habitude, mais... il était dans le noir, une main encombrée par sa mission et dans les égouts..

Il n'y avait plus qu'a espérer... oui, il ne restait que ça pour un homme croyant, pieux. Pour Kurt, il restait des êtres humains autre que lui dans ce labyrinthe, dans ces tunnels, quelqu'un de probablement plus appétissant que lui.

Court... Son souffle commençait à lui manquer à force de courir ainsi, sans pause, sans arrêt, encombré comme il l'était, il avait chaud, il commençait à transpirer. Gouttes, grosses gouttes. Verres rougeâtres opaques. Son casque l'aveuglait, il n'y voyait rien, absolument rien, il devait se fier à son sens de l'orientation, au bruissement de l'eau et à son souffle dans le silence ténu de cet endroit... il pouvait de temps à autre sentir l'effleurement discret et rapide d'un énorme rat ou d'autre chose dont il ne voulait pas connaitre la provenance. Mais que faisait Johnson avec ces pauvres bestioles ?!

Un cri. Un cri lointain, un cri non pas d'un homme mais de quelque chose de bien plus dangereux, quelque chose qui glaçait le sang, qui signifiait mort, désespoir et sang. Non, il n'avait pas peur. Pas de cette chose ! Il ne pouvait pas avoir peur, pourtant son souffle s'accéléra et ses enjambées également, il allait devoir s'arrêter à un moment ou un autre, la sueur lui trempait le front, dégoulinait le long de ses yeux, il fallait qu'il enlève son masque à gaz, et son casque... Et il rata une marche, ou le tournant, ou quoi que ce soit d'autre et s'écroula dans l'eau courante, la tête la première. Il avait lâché son arme. Merde ! De grands mouvements de bras dans l'eau. Rien. Peut-être inconsciemment dans sa course l'avait-il rengainé ? Mais il eu beau tâtonner dans ses poches et son holster, il ne trouva pas la moindre trace de son pistolet et il avait abandonné depuis bien une heure son encombrant pistolet mitrailleur à l'un de ses subordonnés... sans munitions dedans.

Il se hissa, sans chercher à savoir où il était, sans penser une seule fois au but de sa mission, à son arme, aux collègues dont les corps flottaient peut-être à quelques mètres de lui. Il se hissa et sortit de l'eau, le corps dégoulinant. Dieu qu'il détestait ce masque à gaz, oh oui, il le détestait. Volé à des agents de la Shadow Corp. Brouiller les pistes. Des types recrutés un peu partout dans des uniformes volés. En voila du brouillage. Il reprit son cheminement au pas de course. Fallait se dépêcher.

La première échelle qu'il rencontra fut la bonne... et même si elle ne l'était pas il se serait arrangé pour qu'elle le soit, passants ou pas. La créature était désormais loin derrière lui. Il était sauvé. Revenu à la surface. Heureusement pour lui, du fait qu'il fasse nuit, peu de gens trainaient dehors en cette heure sombre et avancée de la nuit, une ou deux voitures passèrent sur la route, un petit groupe un peu plus loin qui ne chercha pas à l'arrêter. En même temps qui chercherait a arrêter un homme tout vêtu de noir estampillé SC et bardé d'un masque-a-gaz. Et il avait déjà disparu dans les ruelles sombres de cité K-27, vers le toit d'un bâtiment sélectionne à l'avance. Vers son point d'extraction.

La petite navette était déjà la. Elle ne prendrait que la mallette. Pas lui, de manière à ce que ses collègues, s'ils avaient survécus, ne sache jamais à quel groupe il appartenait. Le type en combinaison de pilote lui donna un sac en échange de la mallette et de l'autre échantillon qu'il avait prit la précaution de séparer du lot et décolla aussi tôt. Kurt ouvrit le sac. Des vêtements civils, un peu d'argent, un faux passeport, une petite lame. Kurt retira l'uniforme noir et se changea aussitôt, plaçant la tenue retirée avec cette saleté de masque-a-gaz et son casque dans le sac. Il redescendit, abandonnant le sac dans une benne à ordure du coin. Il ne pouvait pas aller tout de suite à l'astroport. On venait de dérober quelque chose à l'Aera, et les voleurs tentaient de fuir. C'est là qu'ils chercheraient en premier. Il fallait rester discret. Faire profil bas, se tapir dans l'ombre. Il se dirigea vers un parc avec une fausse allure d'un homme qui vivait là, pas loin. Le pas détendu, insoupçonnable. Les mains enfuies dans les poches de son blouson de cuir. Encore quelques heures. Juste quelques heures, et il pourrait repartir.

Son rythme cardiaque ralentissait, il avançait doucement le long d'un petit sentier pavé, entre deux allées d'arbres artificiels. Se changer les idées, ne plus penser à la mission. Ne pas être suspect. Fixer les arbres, écouter les oiseaux, clonés évidemment. Regarder les coquelicots au sol. Pleins de coquelicots, presque un champ. C'est beau tout ce rouge. Comme le sang. Comme la vie.
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Elana x-27
Elana x-27

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MessageSujet: Re: Contact zéro [ Elana ~OvO~ ] Contact zéro [ Elana ~OvO~ ] Icon_minitimeSam 17 Mar - 21:30
Avant de pouvoir enfin marcher droit, de choisir la direction à arpenter, il est un temps où simplement se déplacer, déambuler, parcourir, est en soi une découverte. La marche, moyen pour atteindre son but quel qu'il soit, devient donc la marche à suivre sans jamais perdre de vue son désir premier. Néanmoins, lorsque le pas, lui, est mal assuré voir hésitant, le parcours d'un point à un autre ressemble à une aventure. Le chemin serait donc plus important que le but lui même? Voilà qui résume bien le parcourt actuel qu'est entrain de vivre Elana au sein même de L'aera. Pourtant dans le fond même si elle l'a oublié depuis, ce n'est pas elle qui au départ l'a choisis ce chemin qu'elle arpente maintenant suivant les traces des grands dirigeants de cette organisation. Depuis son début Elana a parcouru un chemin indéniable. Passant de simple expérience à l'un des meilleurs agents connu pour sa discrétion et son efficacité.

C'est dans la salle d’entraînement que passait la plus part de son temps libre la belle, gardant toujours son corps parfait au summum de sa force. Elle était une véritable machine à tuer. Tant de douceur dans ses traits et pourtant tant de danger en une seule personne. La joie n'existait pas en elle. Tout ce qui lui était demander de faire était tuer. Il faut tuer. Tuer quelque chose pour accomplir une mission. Suivre des ordres, des demandes, peu importe ce qu'ils demandaient elle se devait de les suivre. Avec sa monté dans la hiérarchie de l'Aera elle aurait pu choisir d'autre genre de missions voir même d'être à la tête d'une équipe à gérer et donner elle même des ordres. Elle ne l'avait pas voulu, aucune utilité. A quoi cela aurait-il pu servir à une « arme » de diriger les autres ? Elle était solitaire et avait toujours agit seule. Malgré tout elle avait accepté de côtoyer ce que tout le monde redoutait. Les Redishs.

Redishs, animal extra terrestre que l'Aera avait capturé pour faire des expériences dessus et s'en servir comme arme. Finalement le destin d'Elana était comme celui de ses animaux. Les Redishs et elle étaient infiniment liés et pourtant tout les séparaient. Elle avait une apparence humaine bien qu'étant martienne alors qu'eux ne ressemblaient à aucun autres animal connu. Ils faisaient trois fois la taille de ce que les images de l'ancienne nature nommait loups. Leur yeux étaient d'un bleu perçant et ne laissant aucun détail de côté. Ils avait une capacité de vision énorme et décuplée par les expériences de l'Aera. Leur pelage était d'un noir de jais sauf sur les pattes et les oreilles où celui-ci s'éclaircissait un peu. Pour le moment rien de trop anormal direz vous hormis leur taille et bien détrompez vous. Leur crocs étaient acérés et mesuraient une vingtaine de centimètres chacun de plus ils possédaient plusieurs rangées de dents rendant leur morsure mortelle. Leur patte était terminées par non pas des griffes mais des serres, et ce n'était pas tout celles-ci étaient enduites de poisons mortelles par des membres de l'Aera avant chacune de leur sortie. De vrai montagnes de muscles, ils ne réfléchissaient pas de manière normal. Ils étaient dévoués qu'à une seule personne et réduisaient à l’état de charpie tout autres. De plus tous leur sens étaient développés à l'extrème. Autant vous dire que lorsqu'ils avaient une proie à tuer elle ne leur échappait jamais.

Ce qui faisait la particularité et la dangerosité de ces animaux est qu'en réalité ils ne proviennent que d'un seul individu. Parmi la centaine d'animaux que l'Aera avait ramené seul le meilleur avait été choisit et encore il avait été énormément modifié pour être encore mieux que cela. Des milliers de clones on été fait de lui. Une dangerosité à son état maximum qui pouvait être lâchée par milliers sans qu'aucune perte ne soit réellement importante. Imaginez vous face à un seul de ces êtres et maintenant imaginez-en une vingtaines à vos trousses … C'est bon vous réalisez vos chances de survies ne dépassant pas le 0 ?

Comment Elana peut-elle côtoyer de tel monstres ? C'est simple, pour que ces animaux l'accepte elle a du faire la seule chose possible pour pouvoir avoir leur contrôle.

Retour plusieurs mois en arrière

La belle était couverte de sang. Son bras droit pendait lamentablement preuve que son épaule était déboîtée. Elana s'élança, tourna sur elle-même, avant d’atterrir de l'autre côté de la rive du cour d'eau. Comme un serpent qui se glisse avec douceur et légèreté, elle poursuit sa quête, sa proie, son but une fois de plus. Le silence l'entoure. La discrétion ne lui servira pas longtemps face à un tel prédateur qui pourtant est sa proie. Elle doit le tuer. Tout à coup sans qu'elle ne l'ai sentir venir la bête lui fait face. Elana est peut-être blessée mais en reste tout autant presque aussi dangereuse que l'animal en face d'elle. Elle sait qu'elle va devoir faire preuve de tactique et non de force cette fois-ci. Il lui faut encore un peu de temps pour réfléchir. Elle regarde autour d'elle mais rien ne vas lui permettre cette fois de gagner du temps. Un regard, aucune échappatoire visible. Trop tard, le colosse face à elle passe à l'attaque. Elana évite bon nombre de ses coups. Elle est comme un fantôme. On dirait qu'elle ne pose pas les pieds à terre tellement elle bouge vite. Sauver sa vie. Tout ses mouvements lui viennent de sa propre part animal. Pourtant le coup qui la projeta au sol elle ne le vu pas venir. Elle roula et rebondit plusieurs fois avant de s'arrêter de bouger, laissant échapper un gémissement. La bête fond sur elle. C'est la fin … ou presque. Elle déploie son coquelicot pour réussir à la faire reculer le temps pour elle de se relever. Elle titube un peu, son regard fixé sur le sol. Des gouttes de sang le macule rapidement. Le puissant animal sait qu'elle ne tiendra plus longtemps pourtant un mauvais pressentiment lui vient lorsque la jeune femme qui lui fait face relève la tête et plonge son regard dans le sien. Un regard noir profond vide de tout, dans ses propres yeux enragés qui ne demande qu'à voir le sang de cette vermine de femme couvrir le sol.

C'est la fin. Son corps s'écrase sur le sol lourdement. Il n'a rien vu venir et pourtant il était sensé être sans faille. Un voile opaque fait place à l'éclat de rage qui brillait dans ses yeux puis plus rien. Le Redishs est mort. Elana se tient pourtant toujours face à lui. Elle n'a pas bougé. Rien n'a bougé d’ailleurs sauf son coquelicot qui s'est enfoncé dans le sol meuble à cet endroit pour venir enfoncer dans le corps de l'animal, pendant qu'il était concentré sur la belle, l'une de ses propres griffes dans sa patte. Elle lui avait arraché plus tôt mais le monstre tellement furieux de voir Elana lui échapper des griffes encore et encore qu'il n'y avait pas fait attention. Son propre avantage s'était alors retourné contre lui.

Elle avait tué le Redishs père de bon nombres d'autres. Elle avait tuer le « premier ». En tuant le premier et en ayant les marques de ce combat sur son corps elle prouvait à tous les autres qu'ils n'étaient pas de taille face à elle et avait immédiatement gagné leur allégeance quel qu'ils soient.

Elle était devenue leur chef. Elle contrôlait chacun de leur geste à distance grâce à un système directement relié dans leur cerveau. Elle annonçait un ordre à voix haute et ils pouvaient donc l'entendre et lui obéissaient. Tel des poupées, Elana les animait, les dirigeait comme bon lui semble. Ces animaux agissent comme des êtres de glaces, et elle, la marionnettiste se contente de les observer à l’œuvre. Elle est derrière sa « vitre », la jeune demoiselle n’interagit pas physiquement. Entre l'être et l'irréel. Elle les fait danser, une danse mortelle de mort pour toutes personnes se trouvant sur son passage. Elle est maître du son, de l'ordre, qui donne de l'énergie à la figure. Elana à besoin de ses Ridishs comme ils ont besoins d'elle. Une marionnette sans interprète n'est rien.

Retour au moment présent.

Un homme arrive, il est calme mais sa démarche précipité indique à la belle que quelque chose s'est déroulé. Surtout pour que quelqu'un ose venir l'interrompre en pleine entraînement. Il lui glisse quelques mots, bref et précis avant que Elana ne prenne la direction de la sortie de la salle. Une effraction venait d'avoir lieux dans l'une des parties de l'Aera qui se situait dans les égouts de la ville. De plus des échantillons avaient été dérobés. Ils ne pouvaient pas se permettre de ne pas réagir. Il fallait éliminer toute menace et toute personne ayant participé à cette mission contre l'Aera.

Ayant un contrôle absolu sur les Ridishs Elana avait été choisit pour mener à bien sa propre mission qui était de faire rentrer les choses à la « normal ». Ses animaux passeraient inaperçus dans les égouts et tuerait tout ce qui s'y était introduit. La donzelle se rendit donc dans la salle où ils étaient détenus et en libéra douze. Trois aurait suffit mais elle préférait s'assurer de la réussite de sa mission et jouait la carte de la prudence. Elle activa son système interne pour pouvoir être en contact avec eux et se mit en route suivis de ses énormes bêtes.

Une fois dans les égouts, un fin sourire étira ses lèvres. Quiconque avait tenter la folie de provoquer l'Aera allait dans les prochaines heures le redouter amèrement. Elle était symbole de mort.

Un mot. Les Ridishs s'élancèrent à toute vitesse traquant à présent leur proies. Elana avait eu suffisamment de renseignement pour les lâchers au bon endroit et ne laisser aucun survivants. L'agent fit un détour jusqu'à la base qui avait été attaquée. Après cela elle se rendit au endroit ou ses Ridishs avaient déjà sévis. Des corps déchiquetés jonchaient le sol. Pourtant aucun objet ni autre qui aurait du servir à transporter les échantillons n'était présent, ce qui lui suggérait qu'une personne en plus était encore vivante. Cela ne lui plaisait pas du tout. Pendant que ses démons continuaient de fouiller les égouts de fond en comble elle se décida à se rendre à la surface pour voir si quelqu'un était sortit des égouts et portait sur lui une mallette, ou avait un comportement suspect.

Elle se hissa en hauteur. Elle était passée du statut de chasseur à celui de guetteur. En effet, la vision à distance et latérale lui conférait un statut contemplatif parfait. Malgré la nuit elle arrivait parfaitement à distinguer les silhouette qui déambulait plus bas. Elle resta un peu plus d'une heure à son point d'observation avant d'en redescendre. De là haut elle avait fait un rapport à ses supérieurs de la situation et avait renvoyés ses animaux au QG de l'Aera. Elle n'était plus utile. Le centre avait placé d'autres agents pour surveiller tout lieux permettant de s'échapper de la cité.

Elle mit en arrêt son système de commande à distance pour ses Ridishs et prit une démarche « normal » et inaperçue. Le jour commençait à se lever. Ses pas la menèrent d'office à l'un des rares lieux qu'elle affectionnait particulièrement. Le parc. Bien que tout soit artificiel et recréée elle aimait y déambuler. La demoiselle retira sa veste la tenant à une main laissant ses tatouages de coquelicots visibles pour tous, bien qu'à cette heure-ci peu de gens aurait le plaisir de pouvoir les contempler.

Elle s'arrêta un instant face à petit champ de coquelicots. Rien de tel pour lui faire retrouver un peu de sérénité. Pourtant son regard se détourna bien vite de celui-ci. En effet un homme était présent. Elle n'était pas la seule à contempler cette œuvre d'art naturelle. Pourtant lui ne devait pas avoir accomplit une mission et n'avait certainement pas passer une bonne partie de la nuit dans les égouts. Toujours se faible sourire étira ses lèvres alors qu'elle le salua poliment en inclinant faiblement la tête avant de se détourner de nouveau son regard pour le poser sur les fleurs.

Sa mission n'était certes pas terminée mais elle avait encore plusieurs heures avant même que l'Aera ne fasse appel à elle. Tant qu'ils n'avaient pas retrouvés les échantillons ni même n'avait ne serait-ce qu'une piste, ils ne pouvaient pas faire à elle. Mais cela ne serait tarder, ils étaient maîtres dans l'art de la traque et de la suppression de toutes personnes ayant découvert ou volé l'un de leur secret.

En attendant elle était la contemplatrice de cette beauté rougeoyante, sans même savoir qu'elle n'était seulement qu'à quelques mètres de son but et de l'individu qu'elle devait supprimer.

Douce ironie ~
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Kurt Raynor
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MessageSujet: Re: Contact zéro [ Elana ~OvO~ ] Contact zéro [ Elana ~OvO~ ] Icon_minitimeVen 23 Mar - 23:19


Les yeux fixé sur les coquelicots mais l'esprit dans le vague, Kurt repense. Il repense à sa mission. A ce qui a pu mal tourner. Une infiltration parfaite à travers un réseau sous-terrain. La neutralisation discrète des quelques agents de l'Aera. Peu, évidement, puisque le nombre compromet le secret. La progression rapide dans l'installation jusqu'au bureau du chercheur en chef. L'acquisition de ses précieuses fioles. Le repli rapide après lui avoir tiré dessus dans un embranchement du laboratoire, si près de la sortie de celui-ci. Et là ces hommes déguisés en soldats de la SC se font déchiqueter par ces fauves. Immenses. Surgissant de nul part.
C'est à ce moment précis que Kurt oublia totalement ses co-équipiers. EX-co-équipiers. Les barrages de balles n'avaient pas suffit à tuer toutes ces choses, seul son échappée solitaire l'avait sauvé. Même s'il avait eu le temps d'en tuer une avant de refiler son arme déchargée à un "collègue", il n'avait pas profité de sa victoire. Celui qui avait relâché ces créatures avait bien du s'amuser en regardant les images des caméra de sécurité...

Spoiler:

Au final il n'y avait qu'une seule raison pour laquelle il était toujours en vie : il était le meilleur. De tous. Ce n'était pas de l'arrogance, c'était de la confiance en sois et de la constatation. Parce qu'il avait toujours su quoi faire en ces moments critiques, il avait su se démarquer des autres alors que ceux-ci échouaient, il avait sur se battre alors que les autres faiblissaient. Vrai qu'il avait commencé à être formé à la guerre dès son septième anniversaire, voila donc 31 ans qu'il combattait sans relâches. Il avait survécu alors que tous les autres étaient morts.

Pas comme si Kurt allait mourir, il ne pouvait pas mourir ! Kurt avait toujours rejeter l'annonce de la mort, ce n'était pas dans ses projets de crever, de clamser comme tous les autres, il n'allait pas mourir, il ne pouvait pas. Ce mot ne voulait rien dire, il était creux, il sonnait creux. Il laissait les gens creux. Il ne voulait pas être un nom dans un rapport, sur une pierre tombale. Il se souvenait de son surnom dans l'armée terrienne et qu'il utilisait maintenant pour couvrir son véritable nom sur le marché du mercenariat freelance : Deathstrike. La frappe de la mort. La mort elle même en somme. On ne peut pas tuer la mort. La mort ne peut pas mourir.

Dans un élan de curiosité il tenta de cueillir l'une de ces magnifiques fleurs dont l'éclat rougeâtre le fascinait. Et pour la première fois depuis bien longtemps, il fut surpris. Surpris de voir toutes les pétales se détacher et tomber au sol une à une. Pauvre petite chose fragile. Au fond, peut-être que cette fleur était comme lui. Les autres autour de lui mourraient comme ces pétales, et ne restait alors que lui, la tige. Le point de rencontre de tous les autres éléments. L'élément fort de l'assemblage. Il fixa les pétales au sol comme il aurait pu fixer un tas de cadavres. Avec indifférence.

Bien sur ces mecs là qu'il avait employé pour cette mission n'étaient pas du MA-85. Ils ne les valaient pas. A l'heure actuelle ils n'était plus bon qu'à nourrir les rats qui infestaient les égouts.

Spoiler:

Une autre question s'invita alors et se posa à lui. En tant que chef des spectres, quand il aurait ses propres hommes et qu'il n'aurait plus besoin d'embaucher sur place, abandonnerait-il aussi ses propres subordonnés au profit du succès de sa mission ? Outch...

Kurt n'eut pas le temps d'y répondre. Son esprit reprit le cours des évènements, alors que ses sens détectaient la présence d'un autre individu. Tout près. Presque imperceptible. Une approche discrète, des pas légers, un flottement dans l'air. Il tourna la tête afin d'identifier le nouvel arrivant, espérant ne pas voir la tenue de combat ensanglantée d'un autre survivant qui aurait décidé de se venger.

Une forme délicieuse. Pas celle d'un commando, d'un mercenaire, ou d'un agent de l'Aera. Une femme. Tout ce qui semblait de plus inoffensif. Occupée comme lui à admirer le spectacle reposant de ces fleurs se courbant au gré d'un léger vent. Il toisa la jeune femme, tentant de ne pas paraitre hautain ou glacial, mais plutôt neutre et attentif. Il ne parvint pas à savoir si le résultat était à la hauteur de ses espérances mais le sourire presque envoutant de celle-ci quand elle le salua lui indiqua qu'il avait réussi à conserver un visage presque amical. Les fois où quelqu'un lui souriaient étaient rare, quand il ne s'agissait pas d'Erik.

Belle créature aux yeux d'un vert émeraude, magnifiques, mais ce qui retint le plus son attention fut ce long tatouage. Des coquelicots ? Mais, pourquoi ? Cette fille était obsédée par ces plante au point de se les faire inscrire sur la peau ? Était-elle la scientifique qui avait réussi à les recréer artificiellement ? Tant de questions. Trop de questions. Des questions qu'il n'a pas l'habitude de se poser. A propos de personne. Les autres ne l'intéresse pas. Jamais. Que sont-ils à part des morts en sursis ? Mais elle, c'est différent. Il ne la connait pas, alors il s'étonne de s'y intéresser. Lentement, il songe à briser la glace. Mais il se souvient qu'il déteste ça. Mieux, il en a horreur. Communiquer pour une raison autre que professionnelle ne lui rapporte rien. Ne fait que lui faire perdre son temps.

Mais le temps, c'est justement la seule chose qu'il lui reste, avant que la tension ne s'apaise et qu'il puisse enfin s'évader de ce paradis de synthèse. Il reporte son attention sur les coquelicots, cherchant un mot à dire. Quelque chose. N'importe quoi. Ou pas. Grrr... Qu'est-ce qu'il lui prend ? C'est en parlant qu'on grille une couverture qui marche. Un risque. Et Kurt ne prend aucun risque. Il les supprime comme des cibles de contrats, comme des collègues temporaires qui en savent trop sur lui ou son propre employeur. Rapidement et sans pitié aucune. Et il se souvint alors des pétales. Sa méfiance habituelle s'envola, cette femme n'avait pas l'air d'une tueuse à la solde de l'Aera, même s'il savait que les apparences étaient toujours trompeuses. Toujours. Il se décida.

- C'est normal que les pétales se décrochent quand on en cueille une ? Je veux dire, c'est un défaut de fabrication lors de leur recréation ou ces fleures étaient vraiment comme ça à l'origine ?

Évidement, comment pouvait-il le savoir ? Lui qui avait passé sa vie à combattre et à tuer, qui connaissait très bien la terre, la roche et le sable, mais pas ce qui pouvait pousser dessus. Un comble, sachant toutes les fois où il avait arrosé le sol avec le sang des autres. Parfois avec le siens. Fixant la tige toujours entre ses doigts, il attendit une réponse de la jeune femme aux cheveux d'ébène. Il aurait à coup sur l'air stupide. Un civil, une personne normal devait connaitre la réponse. Mais pas lui, le guerrier Andarien, loin de sa planète marécageuse, qui n'avait d'expérience que des champs de bataille et des terrains d'entrainements. Mais le fait d'avoir l'air stupide pour l'instant ne le dérangeait pas. Un homme stupide ne survivait pas là ou les autres se faisaient démembrer par des loups géants. Bien qu'une certaine dose de stupidité était nécessaire pour faire de bons soldats. Il n'était plus soldat. Il n'était jamais descendu dans ces fichus égouts, il était quelqu'un d'autre, un civil, quelqu'un de simple...

Avec une vie normale...
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Elana x-27
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MessageSujet: Re: Contact zéro [ Elana ~OvO~ ] Contact zéro [ Elana ~OvO~ ] Icon_minitimeLun 2 Avr - 20:01
Comme des chiens nous cherchons un indice, une piste, la chaleur, une odeur, on sonde la profondeur et l'on pousse un cri, puis d'autres pour appeler les autres et la suivre. On le cherche activement ce minuscule petit bout de rien qui peut nous faire remonter jusqu'à quelqu'un. D'ailleurs personne ne peut être parfait au point de ne rien laisser derrière lui, même un fantôme pourrait être trouvé. A l'époque actuelle il est peut de chose qui peuvent rester secrètes et se fondre dans une masse. Un mélange bien étrange qu'est l'information. Même sous clé, barrière, silence, non-dit, transformation, déformation, elle arrive quand même à passer. Même le souffle du moindres petit insecte de la planète la plus éloigné pourrait être répertorié dans l'une de leur base de données si « ils » le voulaient. Le pouvoir n'est plus seulement force, le pouvoir est information.

« Ils », Tous les agents d'information de l'Aera bien entendu. Tel des fourmis ils récoltent la moindres données, le moindre petit morceau d'atome. Ils sont reliés entre eux. Ceux qui vont sur le terrains, et ceux qui comme des fourmis réunissent les informations pour les interpréter et les retransmettre à leur supérieurs pour le bien de leur communauté. Les secrets de ce qu'il se trame dans les centres de l'Aera center doivent rester en possessions de ceux qui les ont crées.

L'un de leur meilleur agent, pour relever ces précieuses clés permettant d’accéder au maître chef qui avait réussi à s'échapper, était sur le terrain. Son nom ? Il n'en avait pas, ou tout du moins il n'en avait plus. Conrad, voilà comment il se faisait surnommer. D'où tenait-il pareil appellation ? Nul ne le savait, et nul ne cherchait à le savoir. Peu de gens le connaissait, il était comme une ombre, il vous suivait à la trace mais vous ne saviez pas que derrière ce sourire et ces beaux yeux pouvait se cacher pareil homme. Vous vous attendiez à quoi physiquement d'un tel homme ? Il est vrai qu'avec pareil réputation beaucoup auraient imaginé un homme la quarantaine sombre et mystérieux au possible toujours de noir vêtu. Soit, mais vous seriez comme tout le monde tombé dans le faux. Pour pouvoir recueillir des indices peu importe le lieux il faut savoir ce montrer polyvalent.

Je vous présentes donc Conrad, jeune homme de la vingtaine pas plus. Du haut de son mètre soixante quinze ce qui attire le plus le regard sont ses magnifiques yeux bleus. D'un bleu azur qui reflètent ce que les gens veulent y trouver. Ses cheveux sont châtains aux reflets métallisés. Autour de son cou trône un collier fait dans une matière inconnu dont la couleur s'apparente à un blanc cassé. Qu'il est beau l'oiseau qui apporte le malheur, qu'il est beau celui qui pourrait vous plonger dans la peur. A lui seul il détient le pouvoir de faire plonger la vie d'un homme pour toujours, voir même de jouer avec sa mort. Il suffit qu'il trouve ne serait-ce qu'une seule de vos empreintes pour envoyer la moitié du centre principal de l'Aera à vos trousses. Avez-vous peur ?

Avant de clôturer provisoirement sa mission Elana avait fait la demande personnelle que Conrad soit mis sur cette affaire. Elle savait que peu importe qui pouvait avoir dérober des échantillons à l'Aera il le retrouverait, et à ce moment la elle pourrait de nouveau entrer en scène. Personne ne l'attendait le soir à son retour alors à quoi bon rentrer ? La belle se dévouait corps et âme à son métier. Pourquoi ? Oublier en partie la solitude qui était sienne et qu'elle s'était imposée. Certes elle avait bon nombres d'aventures mais celles-ci ne pouvaient durer plus d'un soir. Jamais elle n'avait donné son nom à l'une de ses conquêtes. Personne ne pouvait nommer ce corps qui avait empli leur nuit et qui avait partagé un bout de leur existence même si c'était infime. L’anonymat, était ce qui caractérisait le mieux la belle. Bien triste sort pour une si belle fleur.

Elle reste là, interdite fasse à ce champs de fleur. Admirant à la dérivée chacune d'entre elles dans les moindres détails. Toutes semblables et pourtant si différentes. Un faible son dans l'oreille lui fait comprendre que les agents de l'Aera cherchent à entrer en contact avec elle. La jeune femme jette un regard à l'homme qui se tiens à côté d'elle. Elle ne peut pas répondre ou tout du moins pas faire entendre sa voix. Tant pis ils comprendront qu'elle est en incapacité de parler. Elle accepte le transfert, et une voix rauque commence à lui retransmettre les informations qui viennent d'être découvertes. L'homme ne s'étonne même pas du silence qui lui fait fasse et continue son rapport avant de mettre fin à la liaison. Elana soupire faiblement, l'appeler pour lui donner si peux d'informations utilisables l'énervait au plus haut point. Qu'avait-elle à se mettre sous la dent pour pouvoir retourner à la poursuite de cet énergumène ? Un simple rapport sur le nombres d'hommes mort et tout sur eux, mais pas sur l'homme encore en vie ! Une fois de plus on l'avait appelé sans avoir laisser le temps à Conrad de faire son boulot. Cette fois-ci l'agent x-27 ne laisserait pas passer ce qu'elle considérait comme une bavure. Elle s'occuperait personnellement de l'informateur dès qu'elle en aurait l'occasion.

Et bien puisqu'il faut aller soit même chercher les preuves, cueillies directes de vives voix, j'irais moi même voir Conrad.

La donzelle s’apprêtait à mettre les voiles quand une voix retins sont attention. Elle tourna de nouveau le visage vers l'homme qui se trouvait à sa gauche. Elle l'avait totalement oublié, étant omnibulée par la frustration de son appel précédent.

Etrange fut sa première pensé. Mature fut sa seconde. Les deux premiers mots qui lui vinrent en le regardant d'un premier regard. C'est après qu'elle entreprit un examen plus détaillé de lui, bien sur restant discrète. Il était beau et finement musclé. Il était très entraîné et elle l'avait vu dès les premiers instant. Il était grand et bien proportionné. Tout les atouts pour faire un parfait guerrier. Ses yeux étaient magnifiques. La jeune femme avait toujours eu un faible pour les yeux bleus. Son examen ne dura que quelques secondes mais elle détourna les yeux ne pouvant l'approfondir plus, pour ne pas paraître mal-polie ou étrange de dévisager quelqu'un. Ce n'est que maintenant qu'elle prête attention à ses paroles.

-C'est normal que les pétales se décrochent quand on en cueille une ? Je veux dire, c'est un défaut de fabrication lors de leur recréation ou ces fleures étaient vraiment comme ça à l'origine ?


Elle ne put s'empêcher de se retourner à demi pour lui faire fasse déposant son regard sur la fleur qui avait perdu tous ses pétales, fronçant légèrement les sourcils n'aimant guère la voir dans cet état. Il ne fallait pas être botaniste ou même s'y connaître en fleur ou en nature reconstitué pour savoir qu'ils perdaient automatiquement leur pétales et se fanaient une fois cueillit. Son ignorance ne l'étonna même pas dans le fond. Qui dans cet société prenait soin de se soucier de ce qui ne leur était pas utile et n'était pas un bien matériel ayant de la valeur ?

Elana croisa les bras négligemment dardant son regard sur le champs de nouveau, et c'est d'une voix légère et sombre à la fois qu'elle lui répondit.

- Ce n'est absolument pas un défaut de fabrication lors de leur recréation, c'est simplement que ces fleurs étaient comme ça à l'origine. Elles fanent dès que quelqu'un à le malheur de les cueillir C'est comme ça, et même toutes les modifications génétiques qui peuvent leur être apporté ne changeraient rien. Elles sont ainsi et c'est bien l'une de seule chose encore présente dans ce monde que je trouve élégante et possédant un charme. Il faut les connaître pour savoir que toucher avec les yeux n'est pas qu'un proverbe.


Comme pour appuyer ses paroles, la belle posa un genoux au sol et tendit la main doucement pour saisir l'une de ses merveilles entre ses doigts fins et la cueillit. Peu de temps après le coquelicot se fana ne laissant que le vestige de sa tige entre les doigts de la demoiselle. Lentement comme pour ne pas effrayer ce champs de fleur elle se redressa, tel un chat.

-Si il y a bien un seul coquelicot que vous ne verrez pas faner ici, c'est bien le miens. L'homme malgré ses technologies avancé n'a pas pu recréer de si parfaite propriété dans ses tatouages, en même temps comment saisir l’insaisissable?

Après avoir montré son tatouage elle remit sa veste en cuir. Elle devait partir chercher ses informations auprès de son collègue et pourtant au lieu de ça elle avait retrouvé un semblant de sérénité et de calme et voulait en profiter encore quelques minutes. De plus parler avec quelqu'un qui n'était pas une conquête sexuelle ou un collègue de travail n'arrivait que trop rarement. Il faut savoir jouir des moments donnés quand ils arrivent, les saisir en pleins vols avant qu'ils ne deviennent éphémère et s'effacent pour laisser place à la morosité et au quotidien.


Dernière édition par Elana x-27 le Mer 2 Jan - 22:27, édité 1 fois
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Kurt Raynor
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MessageSujet: Re: Contact zéro [ Elana ~OvO~ ] Contact zéro [ Elana ~OvO~ ] Icon_minitimeVen 6 Avr - 19:31


Oh ! Attention, monseigneur, à la jalousie ; c'est le monstre aux yeux verts qui tourmente la proie dont il se nourrit.
[Shakespeare]


La guerre allait arriver, c'était plus que probable, rien ne pouvait entraver cette course qui menait inexorablement vers la fin de ce siècle et de ses idéaux. On pourra répéter autant de fois qu'on le voudra que la guerre n'est pas la solution, elle l'est. Il n'y a pas de solution, la guerre est là, une guerre interne, intestine, dont peut-être personne ne prendrait connaissance, mais elle commençait ici et maintenant... Non, elle avait commencé le jour où Kurt s'était engagé dans la cause des mercenaires. Peut-être même avant, qui sait ? Il avait toujours été en état de guerre, depuis son enfance, ne rien laisser passer au hasard, celui qui n'était pas dans son camp était l'ennemi, point barre.

Et l'Ennemi, aujourd'hui, c'était l'Aera. L'Andarien, changeait régulièrement de cible. Tantôt les troupes terriennes, tantôt les mafieux marsiens, tantôt les cinglés insurgés, tantôt les anonymes de l'Aera. Tous y passaient, ce n'étaient qu'une question de temps. Une simple histoire de géostratégie. N'en laisser aucun se reposer. Tous les frapper quand ils s'y attendent le moins, là où ils s'y attendent le moins. Mener une politique de terreur. Cette mission en était un exemple. Qui pouvait croire qu'un garde de l'aera parlait si facilement quand on tenait sa famille en otage ?

Hmpf... La famille. Encore une autre source de problème que Kurt s'était résolument décidé d'éviter. Autant celle d'Andaris que celle qu'il pourrait un jour fonder. Il avait connu un certain nombre de femmes, il était homme après tout, mais ne les côtoyaient jamais plus d'un soir. Le fait de pouvoir mourir rapidement le contraignait ainsi. Son métier le lui imposait. Quelques semaines au mieux, tout dépendait du temps de repos entre chaque missions. Il devait sans doute avoir un fils ou une fille quelque part, mais n'avait jamais jugé bon ton de savoir ce qu'il ou elle pouvait devenir. Ce n'était pas sa mission. Ses missions primaient, sur tout.

En ce qui concernait celle-ci, elle avait été un succès. Le garde et sa famille déjà liquidés et incinérés. Et les échantillons avaient déjà quittés le système solaire à cette heure-ci. Cependant il restait des paramètres qui n'étaient pas contrôlés dans cette mission, il avait perdu des hommes, pas que ce soit un facteur d'échec au sens propre, les hommes n'étaient que de la chair à canon.. Des gilets pare-balles capables de sentiments, rien de plus. Même pas ses hommes à lui, juste des outils engagés sur le tas. Encore une ou deux missions comme celle-ci et il saurait comment venir à bout de ces choses sans avoir la moindre perte. Le véritable entrainement se faisait sur les missions réelles, pas à la base.

Mais il le savait, l'Aera était à ses trousses. Telle une machine. Programmée pour poursuivre ses opposants et annihiler toute résistance. Elle voulait récupérer ses échantillons. La jalousie. Les seigneurs assis sur les trônes des dirigeants de l'Aera réclamaient leur biens. Et il n'y a rien de plus irrationnel, rien de plus inattendu qu'un homme qui serait prêt à tout pour survivre, ou dans ce cas ci, récupérer ce qui lui appartient et qui lui est précieux. Les hommes sont tous les mêmes, ils courent tous à la poursuite d'une envie, d'une conquête, de quelque chose qu'ils ont perdus, sans même prendre le temps de savoir si cela est vraiment important, le plus important de récupérer cet objet au péril de sa vie ou prendre garde et plutôt rebrousser chemin ?

Un homme c'est ce qu'il pensait avoir à ses trousses. Un agent. Un professionnel. Un tueur. Certainement pas ce doux portrait si plein de vie qu'il avait en face de lui. Elle lui expliquait qu'il était normal que les pétales des coquelicots tombent. Quoi qu'on y fasse, quoi que la science y fasse, ces pétales tomberaient. Et sur le coup, il ressentit comme une vague d'injustice se saisir de lui. Pourquoi ces fleurs qui n'aspiraient qu'à la beauté et à la paix étaient condamnées à périr dès qu'on y touchait ? Oui, cette belle plante rougeâtre était comme le mercenaire. Quand on décidait de le bouger, quelqu'un devait mourir. C'était une évidence. Une programmation. C'était écrit dans les lois de la nature. Son déplacement sur l'échiquier galactique se soldait inévitablement par le meurtre de quelqu'un. Tel était le lot des guerriers d'Andaris, se vendre au plus offrant pour supprimer quelque chose.

Il affichait alors un air passablement dégouté. Comprenant toute la cruauté de la vie elle même. Et alors que la belle lui montrait les courbes élégantes de son corps et les lignes fines des dessins florales qu'elle portait, la bête ne songeait qu'à l'étendard de guerre qu'il avait gravé sur sa propre peau. Le corbeau, avec dans ses serres le couteau. Oiseau annonciateur de l'hiver, porteur de malheur, symbole du mal, faiseur de mort. Deathstrike. La mort elle même.

- C'est triste...

C'est triste ? C'est tout ce que le soldat trouvait à dire ? Lui qui n'éprouvait jamais cette émotion. Qu'est-ce que la tristesse ? Le soucis qu'on se fait pour les autres ? Pour sois même alors ? Ses seuls soucis concernait uniquement les raisons professionnel : un support logistique fiable, un équipement adapté, et des équipiers compétents. La tristesse... Une émotion qui lui est inutile. Il restait de marbre devant tous les civils innocents qu'il avait tué au nom de sa carrière dans l'armée et au nom de l'argent après l'avoir quitté. Pourquoi devrait-il se rendre malade pour une simple fleur ?

Ou était-ce le rôle qu'il jouait qui parlait à sa place ? Oui, c'était sans doute ça. Il parvenait a se convaincre lui même. Enfin, en espérant que ce soit ça. Qu'abhorrait-il le plus ? Cette fille qu'il se forçait à côtoyer ou ses émotions censées avoir disparues depuis longtemps ? Il voulait en être sur. Il tendit sa main.

- John... John Millers.

Son faux passeport. Il l'avait rapidement consulté avant de descendre du toit où s'était situé le point d'extraction des fioles. Tout ce qu'il avait besoin de savoir.

- Et vous ?

Question embêtante. Quel est ton nom belle créature aux yeux verts ? Comme un hibou aveuglé par la lumière du jour, il cligna des yeux, fatigué. Se rendant compte de la bêtise dont il venait de faire preuve. Pourquoi se présenter ?! Pourquoi demander à l'autre de le faire ?

Une fois cette mission terminée, il prendrait un moment pour se sonder et se remettre en question. Mais pas là, pas maintenant. Il avait encore un rôle à tenir. Ce qu'il vivait ressemblait à un lent cauchemar. C'était bien ennuyeux de se retrouver face à une femme qu'il ne veut pas aimer, face à une créature qu'il peut mépriser et pourtant, de ne pas songer une seule seconde à l'abandonner. C'était bien ironique, oui. Son esprit, vidé de toute culpabilité, ne songeait qu'à une seule chose: trouver une solution. Comme un jeune enfant s'échinant vainement contre un insoluble problème de mathématiques, il se débattait, tentait d'échapper aux cordes qui l'enserraient mais n'y parvenait pas. On ne doit pas s'inquiéter, ni estimer, et encore moins aimer un humain. C'est comme ça.
Mais n'y avait-il pas des exceptions à toutes les règles ?

Discrètement il se mordit la lèvre comme le ferait quelqu'un de gêné; une impression étrange l'envahissait, exactement comme s'il se comportait pas de la manière attendue. Il parlait trop, il s'exprimait trop. Il n'aurait jamais dû entrer dans ce parc pour commencer ! Pourquoi avait-il eut cette maudite idée ? Pourquoi n'avait-il pas choisi une autre planque où attendre seul ? Pourquoi avait-il conseillé aux pilotes de se contenter de prendre la mallette, mais pas lui ? Pourquoi avait-il voulu parler avec femme ?

Ne pas comprendre, voilà ce qu'il y avait de pire dans les sentiments humains.

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MessageSujet: Re: Contact zéro [ Elana ~OvO~ ] Contact zéro [ Elana ~OvO~ ] Icon_minitimeDim 10 Juin - 20:19
- C'est triste...

Triste ? Ce mot étonna grandement la belle agent. Depuis quand quelqu'un pouvait ne serait-ce que s'intéresser aux fleurs ? Mais surtout depuis quand quelqu'un trouvait cela triste ?
La tristesse était une notion que les humains ne saisissaient plus réellement depuis longtemps. La tristesse a souvent été qualifiée dans ce bas monde comme l'émotion des faibles, l'émotion inutile qui influence tout ce que nous sommes et tout ce que nous pouvons ressentir allant même jusqu'à influencer nos autres émotions. La tristesse, faible émotion mais qui a déjà causé des guerres dans le passé. Comment réagiriez-vous si l'on tuait l'un de vos proches ? D'abord, viendrait l'incompréhension, puis cette fameuse tristesse qui vous rongerait jusqu'à la moelle jusqu'à l'essence même de ce que vous êtes, vous vidant de tout autre sentiment, vous empêchant de détourner vos pensées. Alors, viendrait par la suite le sentiment de vengeance. Bien sûr pour les humains il était capitale de faire autant que se peut cesser cette émotion sur chaque individu pour pouvoir créer une société des plus parfaites et des plus contrôlables, ou seul les sentiments positifs étaient de mise. C'est pourquoi entendre le jeune homme prononcer ce mot, surprend autant Elana. Pourquoi utiliser un tel terme pour la mort d'une simple fleur ? Encore s'il eu été passionné elle aurait mieux comprit, mais ce n'était absolument pas le cas.
Cet homme était différent.


- John... John Millers.

Un léger sourire étire ses lèvres alors qu'elle tend sa main la glissant délicatement dans celle du dénommer John. Le contraste est frappant, celle du jeune homme est chaude au contraire de la sienne qui est beaucoup plus froide. Elle sent sa chaleur l'irradier et se propager lentement dans ses doigts puis dans le creux de sa paume et venir se stopper au début de son poignet comme-ci une barrière invisible avait stoppé sa course ici.

-Et vous ?

C'est sans hésitation que la belle lui répond. Elle changeait de nom à chacune de ses missions et pourtant pas une fois elle ne s'était trompée dans le nom actuel qui était le sien. Elle ne vivait pas réellement dans l'anonymat vu qu'elle avait toujours eu une idendité mais, elle n'en était pas loin. Fausse identité sur fausse identité. Fausse personnalité sur fausse personnalité. Comment ne pas être perdu dans un tel dédale ? C'est comme-ci à chacune de ses nouvelles missions la personne qu'elle était avant mourrait pour laisser place à un tout nouveau mélange d'émotion et de ressentit. Qui était-elle aujourd'hui ?

- Kate Warcana.

Le contact entre leur deux personnes finit par se rompre. Lentement sa main se détache de celle de son interlocuteur pour retrouver sa position le long de son corps. Elle n'a pas le temps d'en dire plus qu'un rire se fait entendre. Pas un rire normal non, un rire déformé par la démence. Elle se retourne guettant autour d'elle, sur le qui-vive malgré tout. C'est alors qu'elle la voit. A travers ses yeux elle peut apercevoir la lueur de folie qui l'habite mais également la terreur qui y règne. Pourtant, comment peut-elle pouvoir faire peur à quelqu'un ? Ce n'est qu'une fillette. Elle avance lentement comme une sorte de pantin désarticulé. Un sourire étrange barrant ses lèvres. Ses longs cheveux noirs sont attachés en une queue de cheval et seule quelques mèches rebelles s'en échappent et viennent virevolter autour de son visage à la pâleur effrayante. Une petite barrette en forme de petit poulpe est accrochée du côté droit se chargeant également de retenir au mieux les mèches de la petite. Ses iris sont réduits à l'état de deux petites sphères presque invisible perdu dans un blanc qui menace de les engloutir à chaque instant dans un monde qui n'est pas le leur. Sa tenue est couverte de sang pourtant elle ne semble pas s'en préoccuper, en même temps pourquoi le ferait-elle, elle qui ne semble même pas savoir ce qu'elle fait.

Seul quelques secondes se sont écoulés depuis le moment ou elle est entrée dans le champ de vision des deux individus, mais quelques secondes de trop. Sans qu'ils aient eu le temps de comprendre un petit groupe d'individus faisant partie de ce qu'on pourrait appeler les forces de l'ordre terrienne, se charge de l'arrêter. Un homme la saisit au poignet et la tire vers la sortie de l'endroit. Fragile petit poignet qui tient bon dans cette grande main d'homme mais, qui est aussi fragile et éphémère que le devenir de la vie de cette petite. Que faisait-elle ici ? Mais surtout qu'est-ce qui avait pu la mettre dans un tel étât ? La folie était l'une des dernières choses que l'agent x-27 s'attendait à trouver sur cette planète.

Un souvenir fugace lui revint en mémoire.
Un an plus tôt. Elle était en mission dans un endroit bien éloigné de la terre. Elle s'était fait passer pour une jeune musicienne voyageant partout où il lui en était possible. Comme ça sa couverture lui permettait de pouvoir séjourner chez des gens sans éveiller le moindre soupçon. Elle avait alors atterrit dans l'un des endroits les plus magiques qui lui ai été donné de voir. La maison dans laquelle elle résidait provisoirement était construite sur le palier d'une cascade et entourée de forêt. Elle était surélevée sur des piliers permettant à l'eau de s'écouler et de poursuivre sa course pour venir se fracasser une centaine de mettre plus bas dans un bruit assourdissant. La maison était retranchée en trois parties. Celle tout à gauche était une immense serre ou des milliers de plantes poussaient et fleurissaient, c'était la première fois qu'Elana pouvait en voir autant, mais, surtout des vrais. Cet endroit était appelé le sanctuaire des anges. Chaque espèce n'avait pas à se battre pour avoir le droit d'exister mais, poussait en harmonie avec les autres. Le matin certaines personnes prétendaient même que les plantes chantaient une douce mélodie qui pouvait faire perdre la tête à quiconque l'écoutant en ayant le cœur trop noir. Ainsi cet endroit révélait les démons qui habitaient en chacun de nous. Enfin c'était la rumeur qui circulait.

La deuxième partie de la maison était celle qui offrait la plus belle vue. Directement construite au bord de la falaise au plus proche de la chute, une véranda permettait de ne pas louper une miette du magnifique spectacle qui s'offrait ici. En pleine montagne, les animaux étaient présents ici et chaque chose était digne d'être observée et peinte. Derrière cette véranda s'élevait une grande maison comportant une sorte de tourelle d'observation.

Et enfin la troisième partie du lieu était composée d'un bâtiment qui s'élevait sur trois étages si ce n'est plus, renfermant milles et un secret. C'est ici qu'avait séjourné l'agent. De temps en temps le soir elle jouait un morceau de musique aux personnes qui avaient bien daignés l'héberger. Bien sûr avant de venir elle avait dû apprendre les bases de la musique pour paraître crédible et c'est ainsi qu'elle s'était retrouvée à transporter parmi ses nombreuses armes un tout petit objet sur lequel il fallait poser ses lèvres et jouer avec les doigts en appuyant sur des petits rond tactiles. Aucun appel d'air n'était demandé mais, le contact des lèvres était primordial. Une mélodie somptueuse en sortait et s'entendait sur plusieurs lieux malgré la petitesse de l'objet rond.

C'est à cet endroit même qu'elle avait rencontré Ellyane. C'était une petite fille d'environ six ans de constitution très faible et qui vivait dans ses montagnes pour échapper à sa famille d'origine qui voulait la tuer pour laver l'honneur de leur nom en tuant la gamine qui avait jeté la honte sur leur famille. En effet leur famille d'extraterestre était réputée pour être une famille de guerrier, alors avoir une fille qui était bien incapable de soulever ne serait-ce qu'un petit rocher ne pouvait qu'être un déshonneur profond. Dans le cadre de sa couverture, Elana avait beaucoup parlé avec elle et échangé sur les secrets des plantes et des animaux. Du haut de ses six ans elle en connaissait plus que l'agent x-27 sur la faune et la flore de cet endroit. Elles avaient finit par sympathiser ensemble et se retrouver pour de longues promenades dans ses montagnes pourtant mortelle.
Maintenant que la jeune femme se trouvait depuis un bon moment ici elle n'avait plus à justifier ses absences régulières et elle pu commencer réellement le but de sa mission. Elle avait été envoyé ici dans le but de détecter un centre de rebelles qui voulaient attenter à l'Aera. Ses données confirmaient que ce centre se trouvait caché ici quelque part dans ce paradis renfermant un enfer. Grâce aux connaissances précieuses de la petite elle pu donc survivre plusieurs jours dans ces montagnes. Elle finit par détecter enfin ce fameux centre. Et c'est après que sa seule parole changea à jamais le visage de cette planète faite de forêt et de montagnes. Un seul rapport. Une seule indication, et c'était une minie armée qui s'était rendue ici dans le but de détruire et de se renseigner sur d'autres centres possibles. Bien sur pour ne pas laisser d'endroits non explorés, la planète avait du être fouillée de fond en comble. De nature petite cela n'avait pas duré bien longtemps vu les moyens que possédait l'Aera. Tous les centres avaient alors été détruits ne laissant derrière eux d'un endroit vide de tout, de végétation mais aussi de signe de vie, laissant la terre ainsi que la roche rugueuse et abrupte des montagnes à nue.

Elana n'était revenue qu'une seule fois dans la chambre qui avait été la sienne pendant de longs mois. L'endroit était désert. Alors, pour les derniers moments qu'elle pouvait passer ici elle s'avança proche de l'immense baie vitrée qui lui faisait face. Un bruit la fit se retourner et dégainer l'arme qu'elle avait sur elle. Quelle surprise de voir que la personne qu'elle tenait en joue n'était autre qu'Ellyane. La petite n'avait pas l'air effrayée le moins du monde par la situation dans laquelle elle se trouvait. Un sourire dévoilait ses petites dents blanches. Le regard de l'agent était dur et froid et elle garda la petite en joue. Les paroles que la petite du haut de ses six ans prononça ensuite restèrent à jamais graver dans sa mémoire.

-Tu sais, j'ai aimé être amie avec toi, j'y ai un peu trouvé ce que je n'avais jamais eu alors je suis contente avec ça. Je savais depuis le début que tu n'étais pas une vraie musicienne. Tout en toi n'était que colère et haine, alors tu ne pouvais pas être musicienne vue que la seule musique que tu savais jouer ne te représentait en aucun cas. Tu ne vivais pas dedans et tu ne t'exprimais pas. Elle sonnait vide. C'est pourquoi je t'ai emmené dehors, j'ai remarqué que tu portais un intérêt plus que prononcé pour la nature et les plantes de notre planète alors je t'ai enseigné tout ce que je savais en connaissance de cause. Je savais que ton but ici n'était pas bon, mais je voulais au moins être utile une fois dans ma vie. Tu sais je t'ai suivis et j'ai vu que tu avais trouvé le camp mais, je n'ai rien dit. Je suis heureuse de t'avoir connue. Ma vie aura pu être utile. Sache que je n'ai pas fait ça pour les personnes qui t'emploient, j'ai fait ça pour toi. Je t'ai aimé comme une petite sœur voulant être utile à son aînée. Maintenant tu peux tirer, je sais que j'en sais trop pour pouvoir avoir le droit de vivre. De plus je préfère être tuée par l'une de tes armes que par celle de ma famille, au moins j'aurai l'impression que ce qui va m'enlever la vie n'est pas qu'un objet de mort mais qu'il y a une minuscule once d'amour dedans.

Une larme roula sur la joue de la petite qui sourit une dernière fois avant que l'arme ne vole la dernière chose qui lui restait. L'agent ne pouvait pas faire autrement. Elle avait effectué cela avec un masque de froideur impénétrable. Pourtant, elle ne laissa pas le temps au petit corps de tomber lourdement sur le sol que ses coquelicots se déplièrent pour l'empêcher de chuter. Elle la déposa alors délicatement au sol avant de s'approcher à mesure que son tatouage se rétractait.

L'agent ne regagna pas immédiatement le vaisseau qui devait la ramener sur terre. Elle s'absenta deux bonnes heures avant d'enfin revenir et repartir vers le centre terrien de l'Aera. Une fois de plus elle avait mené à bien sa mission et avec brio. Le centre s'était chargé de terminer de nettoyer la planète de ses derniers habitants pouvant être au courant.

Elle s'approche en voletant de cet étrange objet. Un léger son en sors en une sorte de plainte depuis maintenant plusieurs heures. Il est posé sur un petit monticule de terre à côté d'une fleur orangé comme l'était les yeux de la personne reposant sous ce monticule. Elle se pose au sol et s'approche de l'étrange chose qui est déposée pas loin de son nid. Curiosité oblige elle donne quelques coups de becs dedans. Une mélodie puissante sors de l'objet, l'effrayant. Elle s'envole alors et regagne son nid, lieu de sécurité d'où elle continue d'observer l'étranger phénomène. Elle tourne la tête dans tous les sens en l'observant. Mais elle n'est qu'un oiseau, elle ne peut comprendre ce qui est enterré ici n'y même ce que le fait d'avoir fait une sépulture représente pour la jeune femme étant venue plusieurs heures plus tôt. Elle finira bien par s'y accommoder de ce bruit qui au final joue constamment une longue mélodie triste et mélancolique qui bercera par la suite les oisillons qui verront le jour dans ce nid.

Son souvenir s'efface et elle revient à la réalité. La petite qui vient de passer lui avait rappelé la jeune Ellyane. Trop jeune et trop mure pour son âge qui avait finit par perdre la vie à cause de cela. Certes elle n'avait pas sombré dans la folie comme il en était le cas ici, mais elle avait des traits communs avec la jeune fille qui venait de disparaître. Un profond malaise remonta du plus profonds du chaos de sentiments que pouvait être Elana. Maintenant elle pouvait se l'avouer à elle même, Ellyane au-delà de la petite fille avait été la personne qui avait été le plus proche d'Elana. Mettre fin à sa vie était l'un des seuls actes qu'elle regrettait d'avoir commis, mais elle n'avait pas eu le choix.

Elle s'en voulait. Comment une agent aussi impassible et froide qu'elle pouvait encore avoir des relents de sentiments qui remontaient et la paralysaient l'espace d'un instant. Elle se détourne du vide qui maintenant leur fait face et replonge son regard sur les coquelicots. Un seul à présent attire son attention. Oui un seul, plus orangé que les autres, semblant narguer ses congénères de sa différence.
La belle sourit. Oui orange, comme ses yeux …

- En effet triste …

Sa parole était destinée à John, mais qui sait de quoi elle parlait. De la petite fille qui venait de faire irruption pour disparaître emporté par un destin trop funeste pour elle, ou pour le coquelicot qui venait de se faner quelques temps auparavant.
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Kurt Raynor
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MessageSujet: Re: Contact zéro [ Elana ~OvO~ ] Contact zéro [ Elana ~OvO~ ] Icon_minitimeMer 11 Juil - 23:24


Voila comment c'est arrivé. En dessous c'est noir comme de l'encre, et le groupe descend dans cette même crevasse avec les cordes de rappel. Trop vite : le choc de l'atterrissage ébranle les molaires des gars. Les premiers arrivés au sol forment un cercle sur 360° afin d'assurer la sécurité durant les quelques secondes où les autres sont encore en haut. Les hommes sont maintenant tous au sol. Deux d'entre eux ouvrent la voie, armes épaulée. Pas de lumière, il ne faut pas trahir leur position, le système de vision nocturne incorporé dans leur masque à gaz de combat leur transmet ce qu'ils ont besoin de voir sous un spectre vert.

Ils avancent vite, mais avec précaution. Ce sont des professionnels, et ils savent qu'ils ne sont pas tous seuls dans cette crevasse. Le danger est proche. Le danger protège le but de leur présence. Le but de leur présence représente un danger encore plus grand. Leur mission n'est faite que de danger, c'est pour ça que c'est eux précisément qu'on envoie ici. Pour y mettre un terme. Car les mains qui s'agitent dans l'ombre et qui manipulent ces commandos savent qu'eux seuls sont en mesure d'avorter la menace. Ce sont les meilleurs dans leur domaine, ou du moins ils sont menés par le meilleur.

L'eau leur monté jusqu'au dessus des chevilles, il règne une puanteur abjecte, et pour une fois les hommes sont contents de porter ces masques à gaz qui neutralisent odeurs et bactéries. Les parois se resserrent. De plus en plus. De quoi rendre fou un claustrophobe. Le chemin se transforme en tunnel. Puis en labyrinthe de tunnels. Mais ils connaissent le chemin. Leur contact leur à très précisément indiqué le chemin. Tout a été prévu pour agir avec la rapidité d'un éclair. D'ailleurs, leur contact est déjà mort. On en retrouvera jamais la trace. Ils s'en sont assurés. Car ce sont des professionnels.

Un homme se tient debout, il porte sur lui l'emblème d'une célèbre société, il marche dans les tunnels. Il n'a pas vu les hommes tout vêtus de noir. Il ne se passe qu'un instant avant que l'un deux n'égorge le garde et ne le laisse tomber dans l'eau croupie des égouts. Le tueur s'empare de la carte d'accès sur sa victime encore chaude. La clé qui les fera entrer dans l'antre où sommeil le plus grand danger. Car celui qu'ils viennent de réduire au silence n'est rien en comparaison. Ils le savent, même si un seul d'entre eux ne s'y intéresse vraiment.

Bientôt, une porte blindée se dressent devant eux. Moderne, récente, automatisée, éclairée. Une porte qui en principe n'a rien à faire dans un égout. Le chef des commandos insère la carte dans un lecteur situé à côté et la porte étanche s'ouvre, permettant au mal de s'échapper. Le monde est maintenant ouvert à cette chose pour laquelle ces hommes se sont donnés tant de mal. Le chef est le premier à rentrer. Un couloir s'étend devant eux, propre, stérile, métallique. D'une couleur grisâtre. Les commandos coupent leur vision nocturne. Deux nouveaux gardes se tiennent en face d'eux.

Cette fois, plus besoin de faire preuve de discrétion. Ils sont sur place, et rien ne les arrêtera. L'un des commandos ouvre le feu, trois balles sur chaque gardes. Leur présence dans le complexe est à présent révélée, mais ils bénéficient toujours de l'effet de surprise. Le groupe progresse dans les couloirs, abattant machinalement chaque hommes ou femmes qu'ils rencontrent, armés ou parés d'une blouse blanche, cela ne fait aucune différence. Pas de témoins, c'est la règle. Les commandos se séparent par équipes de deux, ils doivent "nettoyer" le labo. Éradiquer la menace physique. Les tirs et les hurlements retentissant de concert dans les couloirs. Les murs et le sol se maculent de sang chaud. Le chef et son acolyte arrivent enfin devant la porte qui gardent le mal. Rapidement, ils tuent les deux gardes qui en protège l'accès, tels deux cerbères protégeant Hadès et les portes de l'enfer.

Les portes s'ouvrent, les deux commandos entrent. Un homme en blouse blanche est là, il est seul. Surpris il se retourne, un pistolet à la main. Une mallette contenant la menace est posée sur un bureau à côté de lui. "Le voila." déclare le deuxième commando. Aussitôt un pistolet se pointe sur les deux hommes en noirs.

- Alors, vous êtes finalement venus... !

Il s'attendait à une intrusion ? Peu probable, cette mission était resté compartimentée dans une sphère très réservée et les quelques hommes de mains engagés pour l'occasion n'en avaient été informés que quelques heures avant le départ effectif. Donc... Johnson se méfiait de la Shadow Corp dont ils portaient les uniformes, qui devait être au courant de ses expériences, ou alors de l'Aera qu'il pensait vouloir récupérer ses données ? Le chef s'exclame. Sa voix résonne à travers les filtres de son masque et ressemble à celle d'un robot. Une voix métallique, désincarnée.

- Docteur, nous sommes là pour récupérer les échantillons.

- Désolé, mais je ne vais pas vous remettre tous le travail de ma vie !

Le docteur recule, la menace pour lui, ce sont les commandos. Ils ne prendront jamais son précieux travail, son trésor. La tension est palpable. En reculant, sa main effleure une tasse posée au bord de son bureau. Un peu plus. La tasse tombe au sol et se brise. Le deuxième commando ouvre le feu, croyant que le docteur a tiré. Les tirs fusent sur le docteur, près de la mallette. TROP près de la mallette ! Le chef abaisse l'arme de son acolyte.

- Arrête, tu risque de toucher les échantillons !

Le docteur est étendu sur le sol, sa blouse blanche est presque complètement rouge maintenant. Il gémit. Il n'est pas mort, pas encore. Mais cela ne va pas tarder, le chef le sait. Il s'avance et s'empare de la mallette après avoir vérifié son contenu. Son index se presse contre son oreille afin d'activer la transmission radio.

- Mission accomplie.

Deux mots suffisent. Il sait que le transport décolle à cet instant même pour venir collecter les échantillons. Mais pas lui. Tout est prévu. Les deux commandos quittent la pièce, pas un seul regard en arrière avant que les portes ne se referment, laissant le Docteur Johnson agoniser sur le sol froid de son labo, seul. Le groupe se reforment à une intersection, ils sont prêts à repartirent sains et saufs. Avant que le danger ne s'abattent sur eux. Une chose bondit sur l'homme de tête. Indescriptible. Un sorte d'énorme fauve, mais pas naturel. L'homme est réduit en charpie dans l'instant, le suivant, le créature s'écroule au sol, criblée par les balles des commandos. L'un d'eux s'approche pour identifier la chose. Mais tous le monde est pareil face à l'inconnu, on a peur et on est prudent. Il ne s'en approche pas. Il aurait peut-être du, se retrouvant en plein milieu d'un découvert donnant sur un autre couloir, il est à la merci d'une nouvelle bête qui lui saute à la gorge. Le chef tire, tire tout ce qu'il a.

Il ne peut pas recharger, son pistolet mitrailleur est encombrant, et son autre main est occupée par la mallette. La mission. Plus le temps de réfléchir, sa décision vient d'être prise. Rapidement il retire la sangle du pistolet mitrailleur qu'il tenait en bandoulière et envoi l'arme dans le mains d'un des autres commandos à court de munitions lui aussi. Le chef se met alors à courir, aussi vite qu'il le peut, prenant des chemins détournés pour rejoindre la sortie. Les bêtes fondent sur le groupe de commando qui finit par se disperser. Le temps que l'associé comprenne qu'on lui a remis une arme déchargée, son chef se trouve déjà loin, presque hors du labo. Oui, l'homme à bien du le maudire durant quelques secondes, avant qu'il ne se fasse déchiqueter à son tour par les multiples créatures. Pour le chef, il ne restait plus qu'une chose à faire, courir. Pour survivre, Deathstrike devait prendre la fuite...

Kurt sort de ses pensées ....

Il se retrouve en train de serrer la main de cette fille. Il ne s'est passé qu'une seule seconde, mais elle aura suffit à faire ressurgir dans sa mémoire toute cette fichue soirée. Une chose l'étonne. La main froide de la jeune femme. Il ne fait pas froid. La soirée est douce, agréable. Kurt à la main chaude, parce qu'il a du faire des efforts intenses un peu plus tôt, sans quoi il ne l'aurait peut-être pas remarqué, ayant lui même les extrémités froide en général. Mais là, ce n'était pas normal, pour une soirée d'été où même l'eau du lac était chaude. Son analyse ne fut stoppé que par la présentation de la jeune femme.

- Kate Warcana, dit-elle en souriant.

Warcana... La seule partit du nom qu'il retint son attention fut "War", "guerre"... Encore et toujours. Est-ce que ce nom avait été trouvé exprès pour celle qui se présentait à lui ou quoi ? Tout dans sa vie semblait être lié de près ou de loin à l'action de tuer. Tout. Il ne pouvait espérer mieux et après tout ne souhaitait pas vivre autrement. Leurs mains se séparèrent et Kurt, ou plutôt John, enfourna sa main dans la poche de son blouson de cuir, il aurait pu rester là encore longtemps si un rire qui semblait déplacé, étranger à ce monde serein qu'était le parc, n'avait pas retenti. Extrait d'une ultime folie, reflet de la perfidie, d'où provenait ce rire qui ressemblait plus à un cri ?

D'où sortait cette gamine qui deux secondes plus tôt n'était pas là ? Était-ce une réminiscence de son passé obscur ? Le fantôme d'une énième victime passée de vie à trépas au nom de sa carrière ou de son ambition. Dans ce cas l’hallucination de ce démon, dans ce simulacre de paradis, semblait collective. Kate se retourna, fixant l'enfant. Kurt, John, la fixait aussi. Tout ce sang, mais pas de victime aux alentours. Avait-elle couru longtemps pour en arriver là ? Tout comme lui, elle avait fui après avoir fait un carnage et rependu chaos et confusion. La fuite. La mort et l'évasion, toujours, telle une boucle, un cycle.

Puis ce sont les sirènes qui retentissent par dessus les rires malsains, les voitures de flics arrivent devant le parc et les agents s'emparent de la gamine. En voila une pour qui la justice sera expéditive, malgré son age. Existerait-il une circonstance atténuante ? Aurait-elle grandi dans un cadre de vie sordide, aurait côtoyée la mort au quotidien et se serait-elle fait martyrisée par la force parentale ? Et pour lui alors ? Si il se faisait mettre sous les verrous pour tous les crimes qu'il avait commis, entre autre la haute trahison, aurait-il des circonstances atténuantes ? Nan, surement pas. Ils se feraient exécuter tous deux sans le moindre appel.

Que cette gamine aille au diable, elle n'est pas le problème de Kurt, ni de John d'ailleurs. Elle ne l'empêcherait pas de dormir, ni vivante, ni morte. Et ses propres victimes ? Certainement pas. Son regard prit une expression glaciale en regardant l'enfant s'éloigner, entravée dans les chaines de ses bourreaux. Kate, elle, semblait perdue, comme happée par une vague de culpabilité. Son malaise se lisait comme dans un livre ouvert. Elle la connaissait ? Il aurait pu lui demander, mais ce genre d’indiscrétion, même sous une fausse identité avec de fausses habitudes, n'était pas permise. Et puis cela ne l'intéressait pas. Il n'arrêta pas pour autant de fixer la belle brune qui s'était à nouveau concentrée sur les coquelicots.

Cet ambiance devenait pesante. Au ça oui il avait vu pire, mais ce genre d'agitation viendrait tôt ou tard à attirer l'attention sur lui, lui qui souhaitait rester discret par dessus tout. Il aurait pu s'éclipser tandis que Kate contemplait les coquelicots. C'était ce que ses muscles s'étaient employés à faire avant que la jeune femme ne réponde.

- En effet triste …

Son mouvement était resté imperceptible, stoppé net avant même d'avoir commencé et qu'un œil n'ait pu le détecter. Il s'en était fallu de peu. Il était pourtant l'heure de partir. Tel un tireur embusqué après avoir touché sa cible, il fallait changer de position avant que l'esclandre ne vienne à lui. Et elle ? De fines gouttelettes commençaient à tomber du ciel comme pour lui laver le sang qu'il avait sur les mains, prélude d'une averse qui les tremperaient tous les deux. Pas gênant pour lui, mais sa couverture de simple civile exigeait qu'il s'en défende.
Il regarda le ciel un moment alors que les nuages artificiels conçu sous le dôme de la cité masquaient une pleine lune déjà défigurée par la demi sphère protectrice. Son regard s'abaissa sur Kate. Il hésita un moment, maintenant qu'il n'était plus Kurt il pouvait se permettre un tel risque, hésiter...

- Je connais un endroit sympa, pas loin, où on pourra être au sec. Vous voulez venir ?

L'endroit en question, un bar à l'ambiance "vieille Amérique" où un orchestre jouait du blues jusqu'à tard le soir, où l'ont fumait encore le cigare sans qu'un salopard de terrien coincé ne vienne se plaindre de la fumée, et où l'alcool était âgé, vénérable, à déguster goute après goute. Loin de toutes ces boites branchées que les jeunes fréquentaient et qui lui s'était toujours investi de fuir comme la peste.
Allait elle venir ? Il lui indiqua l'endroit avant d'ajouter qu'il avait quelque chose à faire avant, une course pour un ami. Après avoir reçu confirmation ou négation quant à son invitation, le commando redevenu un simple homme tourna les talons.

Marche, oui, marche.. Oublie ainsi qui tu es, où tu vas, marche sans but, oui, erre, mon grand, erre, parmi les débris de la société, les bourgeons, les cendres, les futurs espoirs de la vie future, les espoirs de la grande Terre, avec un 't' majuscule siouplait. Pouah, juste de la marmaille qui ne parviendra peut-être pas jusqu'à l'âge adulte. Des gosses... rien d'intéressant, peut-être la relève. Qui sait ? Mais celui là est trop chétif, celui-ci est trop malade.. Que penser des mômes quand on n'a jamais vraiment eu l'impression d'en être un, de regretter le temps de l'enfance, de regretter les rires, les pleurs et les petits bobos innocents. Que regretter dans la vie ? Il n'y a rien à regretter, pas de nostalgie mal placée, pas de regrets éphémères d'un temps passé que ressassent tellement de gens. Après tout, l'enfance semble être un temps de joie et de bonheur quand on est vieux, mais les enfants pensent-ils vraiment la même chose ? On ne leur demandera pas, qu'ils se taisent ces espoirs de la société, ils pourront parler quand ils regretteront à leur tour.

Fuyez, mômes, fuyez, ils représentent tout ce que le mercenaire n'est pas. L'enfance, rien qu'un mot de plus qui n'existe que dans le vocabulaire des autres, l'enfance est un état d'esprit, une façon de penser, une manière d'envier ceux qui ne savent pas encore. Oui, l'enfance. Fuyez, partez, dégagez de ma route avant que je ne décide de faire de ce rêve un cauchemar, de votre rêve une mort assurée. Non, pas de mort, juste de la peur, de la violence, quelques cris, rien de bien méchant, il ne faut pas s'énerver, ne pas penser aux ombres du passé, aux rires moqueurs des enfants assis une place devant, de ces futurs hommes déjà violents et déjà armés. De ce que ces petites choses heureuses qui allaient autour de lui auraient pu être si la vie avait décidée d'être chienne et de les faire naitre quelques kilomètres plus loin. Parce que c'est l'époque, parce que c'est comme ça, parce que c'est la vie.

Les mains plantées profondément dans les poches, les poings serrés, à écouter les mêmes rires depuis plus de 20 ans, ces rires ravies, ces rires mauvais, qui n'avaient jamais la même signification. Comment des gens pouvaient-ils s'émerveiller devant ces petits monstres ? Ces futurs dictateurs en puissance. Exterminez tout ce qu'il y a de mauvais, laissez la race humaine mourir, emprisonnez les enfants avant qu'ils ne souffrent d'eux même. Ne vous faites pas d'illusions, vous, parents, hommes, femmes, la marmaille que vous louez, votre prodige votre enfant est bien plus mauvais que n'importe lequel des adultes que vous pouvez fréquenter. La petite fille, quelques minutes plus tôt, l'avait démontré. Les enfants sont tous remplis d'une folie en eux, et leur inconscience leur ôte tout sens morale et toute logique. Peut-être était-ce la raison pour laquelle John, ou plutôt Kurt dans ce cas là, n'avait pas continué après le mort de... Non, ce chapitre resterait à jamais clos dans sa mémoire.

Kate est déjà loin derrière lui, hors de vue et hors d'atteinte, alors bouge, bouge et ne reste pas au milieu de ces jeux auxquels tu n'as jamais participé, bouge, fuis ce monde qui n'es pas le tien et que tu ne connaitras jamais. Fuis ces rapaces qui se font appeler des mères et que tu ne comprendras jamais, eux qui ne ressemblent pas à celle que tu connais. Pars, fuis, ne reste pas là. Un pied devant l'autre, ne pense pas, contente toi de bouger, comme tu l'as toujours fait, fuis, c'est tout, fuir encore une fois. Il y a parfois une certaine noblesse à fuir l'inconnu, oui. N'aie pas peur, c'est tout, ne fais pas attention au gamin que tu viens de renverser en marchant tout droit, ne fais pas attention aux cris, aux pleurs.

Il y a une chose auquel il aurait fallu faire attention c'était la poulette qui servait de mère à l'enfant qu'il venait de renverser. Une sorte de chose qui piaille, hurle et insulte en s'agrippant de toutes ses forces à celui qui venait de s'attaquer à sa progéniture. Il aurait du faire attention, mesurer sa force, et ne pas s'énerver, rester calme face aux cris de la mère, aux pleurs hypocrites de l'enfant pour une petite égratignure. Oui, il aurait dû, mais il ne le fit pas. Ou pas complètement. Calme il l'était, ça oui. Il jeta un coup d’œil, simple précaution pour s'assurer que Kate n'avait pas emprunté le même chemin que lui, et repoussa la femme qui agrippait à lui par terre, lui flanqua une baffe, bien sonnante et avant qu'elle ne reprenne ses esprits, il disparut dans un des buissons qui bordait la route. Il se contentait de faire ce qu'il savait faire, disparaitre après une rixe, ce qu'il avait toujours fait. Tuer et se replier. Ce que l'instinct de survie l'avait poussé à faire depuis qu'il savait parler, marcher, qu'il savait ce qui était sensé être blessant ou non.

Errer dans la broussaille, s'asseoir par terre, tant de choses qu'il aurait fait quand il avait été gamin, attendre que la pluie passe, que les cris se taisent au loin, que les recherches se finissent et rentrer quand le jour se lève. Mais là il se contenta de tracer, de marcher le plus vite qu'il pouvait pour éviter les griffes acérées des femmes, ces choses qu'il connaissait si bien. Allez-y, frappez, montrez à quel point vous êtes fortes. Par des cris, des insultes, des mots qui ne font mal qu'aux enfants, mais qui indiffèrent pas mal le commando. Il émergea des buissons, de l'autre côté du parc, et s'arrêta devant une cabine téléphonique, du moins sa version évoluée. Pas de téléphone cellulaire, rien qui ne puisse laisser une chance à quelqu'un de tracer sa position. Rapidement John s'engouffra dans la cabine et tapa quelques chiffres sur le clavier. Une sonnerie retentit dans le combiné.

- Ici Tom, j'écoute ? En fait il s'agissait de Hudson, le co-pilote et navigateur du Léviathan.

- C'est John, déclara-t-il d'une voie monotone. J'appelle pour savoir si la commande de parfums est bien arrivée chez moi.

Du parfum, Erik savait choisir ses noms de code pour définir un neurotoxique capable de balayer la terre entière.

- Oui, elle est arrivée, ne vous en faite pas. Autre chose ?

- Non, c'est tout. Je rentrerais à l'heure prévue.

Sur ce, il raccrocha. Il était temps d'aller à ce fameux bar où il avait invité Kate. Quelques minutes de marche suffirent pour qu'il se retrouve devant l'établissement. La façade était composée de deux vitrines où des stores de lattes en bois masquaient l'intérieur et ne laissait entrevoir qu'une faible lueur, signe que le bar était encore ouvert à cette heure tardive. La porte d'entrée se trouvait au centre de la façade, entourée par d'épais murs de couleur marron, entourant aussi les vitrines. Au dessus, une enseigne lumineuse de couleur dorée et écrit en attaché donnait le nom du bar : "Broken Dream". Deux coupes de champagnes s'animaient sur l'enseigne en se trinquant à intervalle régulier, machinalement, inévitablement. John poussa la porte et entra.

Un long comptoir se trouvait sur la gauche, derrière lequel un barman essuyait quelques verres et parfois en remplissait d'autres avec un alcool contenue dans l'une des dizaine de bouteilles rangées sur les étagères derrière lui. Des tabourets étaient placés devant le comptoir, certains étant occupés par des buveurs tardifs. Les lumières étaient tamisées et laissait parfois quelques coins d'ombres, de certains endroits s'élevait la fumée d'une cigarette ou d'un cigare en train de se consumer tranquillement. Une petite scène se trouvait dans le coins de gauche tout au fond, un groupe y jouait du saxophone, de la basse et de la batterie et exécutaient quelques riffs lents de blues qui venaient compléter l'ambiance. Le mur de droite et celui du fond étaient composés d’alcôves ou se trouvaient des petites tables pour deux personnes, tandis qu'au centre avaient étaient disposées quelques tables rondes pour quatre personnes. Peu de personnes à cette heure-ci, peut-être six ou sept répartis partout dans le bar. John décida de s'installer à un alcôve au fond, Kate n'était pas encore arrivée.

Allait-elle seulement venir ?

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MessageSujet: Re: Contact zéro [ Elana ~OvO~ ] Contact zéro [ Elana ~OvO~ ] Icon_minitimeMer 24 Juil - 19:17
Et la pluie tomba du ciel.

Certes elle était artificielle, mais pourtant non loin d'être désagréable. Toute personne humaine de constitution normale aurait voulu se mettre à l'abri, mais pas elle non. Si elle avait été seule et sans mission elle serait bien restée la nuit entière sans bouger avec pour seul tableau face à elle ce champs de coquelicot reconstitué et cette pluie se déposant finement sur eux. Tel un fardeau qui s'accumule, le poids de chaque goûte s'ajoutant à celui de la précédente jusqu'au moment ou les plantes ployaient pour mieux se relever. Malgré tout, la belle n'était pas seule et d'autant moins dénuée de mission. Ah, oui, sa mission. En y repensant elle se souvint n'avoir toujours pas pu joindre Conrad et cela était fort fâcheux, car plus le temps passait plus il y avait de risques que l'échantillon disparaisse à tout jamais entre d'autres mains que celles de l'Aera.

Je connais un endroit sympa, pas loin, où on pourra être au sec. Vous voulez venir ?

La phrase du bel inconnu raisonna en elle. Malgré les nombreuses conquêtes qu'elle avait pu avoir, elle n'avait pas pour autant l'habitude de toute relation humaine. Pour elle le fait que John lui propose ce­la ne voulait dire qu'une chose. La simple action de se voir dans un bar pour discuter tranquillement de choses et d'autres, sans aucun intérêt derrière, ne lui effleurait même pas l'esprit. Pour la belle il était certain qu'il ne souhaitait qu'une relation d'un soir. En même temps elle n'avait connu en dehors de ses missions que le type d'homme qui vous propose une nuit et une fois satisfait s'en va. Pourtant, étrangement dans ses paroles elle ne détectait aucun sous entendu quelconque. Ce n'est qu'une fois que celui-ci lui indiqua l'endroit qu'elle pu comprendre sa méprise. Un énième sourire étira ses lèvres, mais ce coup-ci en moquerie à sa propre erreur concernant John et ses intentions. Cet homme dépassait le jugement premier qu'elle s'était fait de lui. De l'extérieur elle avait simplement l'air d'aimer la proposition et d'y trouver un certain plaisir au point d'en sourire légèrement.

De plus, la belle avait été surprise du lieu qu'avait indiqué l'inconnu. Rares étaient les personnes qui allaient dans les bars pour profiter, surtout un bar tel que celui-ci. Prendre du temps pour faire la connaissance de parfaits inconnus, d'échanger simplement et d'établir un dialogue, de tels principes semblaient révolus à une époque comme celle-ci. Pourquoi s'embarrasser de relations sociales longues à construire lorsque votre travail ou votre argent ou bien même votre statut pouvait vous les apporter. Ici tout était faux, même l'essence sociale qui différencie l'humain intelligent de l'humain primaire. Seule la réussite et devenir un modèle importait aux yeux de la population. Chaque parole, chaque geste n'était que faux semblants pour y arriver et donner l'illusion de la perfection.

Elle connaissait le bar de nom et de réputation. L'agent en avait déjà entendu parler que ce soit pour sa décoration et son ambiance que pour sa tranquillité. C'était l'un de ces bars où il valait mieux ne pas être un citoyen modèle pour une fois. Elana appréciait cela. Au moins là-bas elle pourrait se concentrer sur son interlocuteur sans avoir besoin de se méfier de chacune de personnes présentes. Ne pas avoir à surveiller constamment ses arrières avec ces gens se cachant derrière de faux sourires hypocrites, prêt à vous dénoncer à la moindre erreur de votre part. Mais avant de pouvoir faire s'y rendre il fallait qu'elle essaie de joindre à nouveau son ami pour savoir où en était sa mission et si cela posait un soucis qu'elle attende dans un bar ses prochaines instructions.

John s'était éclipsé après lui avoir annoncé qu'avant d'aller au bar il avait une course à faire. Cette absence soudaine ne pouvait jouer qu'en sa faveur. Ainsi elle n'avait pas eu à trouver d'excuse pour elle-même devoir s'absenter et en profiter pour joindre Conrad. L'agent savait très bien qu'il ne fallait pas malgré tout qu'elle le joigne dans un lieu aussi découvert. Elle se remet donc en route délaissant cette vision pittoresque qui s'offrait à elle. Elle sort de l'endroit rapidement. Il lui fallait un lieu calme et sans passage. Connaissant parfaitement la ville et ses moindres recoins, formation l'oblige, elle ne tarde donc pas à trouver un dédale de ruelles, toutes plus sombres les unes que les autres, se trouvant dans l'un des quartier par encore rénové de la ville. X-27 en profite donc pour essayer de nouveau de contacter Conrad. Et une fois de plus elle se heurte à un silence de plomb lorsqu'elle tente de lui parler. L'agent pousse alors un profond soupire. Sans Conrad pour la guider elle était comme un prédateur traquant une proie tout en étant privé de chacun de ses sens. De plus, marcher à l'aveugle et chercher partout n'aurait servi à rien. Elle ne traquait pas un simple bandit qui avait dérobé quelconque richesse. L'Area avait eu affaire à un groupuscule organisé et extrêmement bien informé sur leurs structures et leurs expériences.

La jeune femme délaisse donc l'idée de joindre son informateur jugeant que celui-ci prendrait contact avec elle une fois qu'il aurait assez d'informations à lui donner pour la guider dans sa mission. De toute façon, maintenant sur terre elle était presque rendue inutile. Le produit ayant toutes les chances d'avoir quitté la planète pour être mit en lieu sûr. Si elle restait aussi concentrée dans sa tache c'était ou-cas-ou certains des voleurs seraient restés sur la planète. Ainsi lui revenait de droit la responsabilité et le devoir de les torturer puis de les abattre. Toute cette journée ne ressemblait qu'à un jeu dans lequel elle n'aurait été qu'un acteur insignifiant. Un jeu qui se serait déroulé sans aucune règle hormis l'impératif de rester en vie et de pour l'un des camps fuir avec le butin et pour l'autre rattraper les fugitifs et leur faire payer leurs troubles. Le tout se soldant dans un chaos notoire pour L'Area, mais qui ne s'était pas laissée déstabiliser plus qu'outre mesure.

Il était donc temps pour la belle de se rendre à ce fameux «  Broken Dream ». Avec un petit appareil l'agent calcule son temps de trajet, celui-ci s'affichant à vingt-cinq minutes si elle suit exactement l'itinéraire affiché. Étant sportive elle sait qu'elle peut réduire de moitié le temps annoncé.  Elana mémorise donc le trajet avant d'éteindre son appareil et de le ranger dans une des poches intérieures de sa veste en cuir qu'elle remet par la suite.  Un bruit de course raisonne un peu plus loin. L'agent s'avance se trouvant au milieu de l'une d'elle, arrivant à une interstice. Elle pose alors la main sur le mur le plus proche d'elle et ses tatouages se déploient alors sous sa veste longeant celui-ci vers le haut. Ils remontent tels des serpents jusqu'à arriver au sommet du petit immeuble en pierre. Une fois cela chose faite X-27 se hisse sans un bruit grâce à eux jusqu'en haut de l'immeuble évitant de se faire prendre dans une course poursuite opposant les forces de l'ordre et un individu rebelle.

Pourquoi courir pour essayer de sauver sa liberté ? Il n'a aucune chance de leur réchapper et encore moins de les semer, vu les technologies que les forces de l'ordre possèdes. L'homme en question ne doit pas être terriens, oh non ceux-ci sont trop parfaits pour ne serait-ce qu'enfreindre la plus petite loi. Il vient sûrement d'un système voisin. Peu importe, bientôt il ne fera partie que des souvenirs enfouis dans la mémoire de l'agent.

Souvenir, souvenir. Pourquoi peuvent-ils à jamais rendre fou une personne. Tantôt joyeux, tantôt horreur. Certains même ne sont qu'imagination. Pourtant, même les personnes les plus aguerri et les plus téméraires ne peuvent rien contre leur souvenirs. Car il n'y a nul entraînement, nulle parole, nul gestes pouvant nous préparer à affronter les plus terribles d'entre eux. Ils viennent nous hanter et nous dévorer de l'intérieur nous rappelant des moments si douloureux que même plusieurs années après, la douleur est encore présente. Oui la douleur, non pas physique mais mentale. Celle du souvenir vécu en lui-même, et celle du fait de s'en rappeler sans choisir ni où ni comment ni pourquoi et sans même le contrôler volontairement.

A l'instant, l'agent Elana X-27 est elle-même hantée par l'un de ceux qui font partie de son vécu. Elle ne les choisit pas, ceux-ci lui reviennent en mémoire par intermittence et ne sont pas tous cohérents. Pour autant, tous sont porteurs de la même douleur qui à chaque fois l'empêche de tous mouvements et de toutes paroles, la plongeant dans un flou durant quelques secondes durant lesquelles elle se souvient, tout simplement.

- Chuchotement d'enfer. La résonance des hurlements se répercute sur les murs de béton froids, lisses. Lieu de toutes les peines et de tous les maux. Ici, il n'y avait rien de beau ou de délicat à l'inverse du parc qu'elle venait de quitter. Tous n'était que pierres brutes et carrelages impersonnels. Le temps semblait ralentit et chaque seconde durait une éternité. Il était alors facile de s'égarer hors de la pensée et du temps. Perdu dans un infini au goût trop âpre.-

Quelle différence faire entre le réel et l'irréel d'un passé que trop flou ? L'irréel fut réel à une époque mais maintenant celle-ci étant révolu il n'est qu'irréel dans une époque réel à un instant présent. Pourtant, il ne lui est que trop difficile de s'en tirer. Sa respiration est lente, ses battements de cœur également. Tout semble vivre au rythme de ce qu'elle vient de se remémorer. Lentement elle glisse à genou au sol, ses vêtements encore mouillé produisant un léger bruit au contact de celui-ci. Ses bras restent ballant le long de son corps. La jeune femme redresse la tête observant le ciel fictif qui s'offre à elle. Malgré tout, elle ne le voit même pas, elle est encore dans la frontière qui sépare sa conscience de son inconscience. Ne dit-on pas de nous-même que nous sommes conscients lorsque que nous savons que nous agissons et que nous y consentons ?

Enfin elle revient à elle, inspirant profondément un moment et fermant les yeux l'espace de quelques secondes, savourant ce juste retour à la réalité et la disparition de la douleur de son passé. Il faut qu'elle se mette en mouvement, qu'elle aille dans ce bar rejoindre John si elle ne veut pas repenser à ce qu'il vient de se passer en elle. Elle sait que si elle n'agit pas elle retombera dans cet état d'esprit propice à la venu de tout souvenir ou impression néfaste. Rapidement la belle entreprend donc de descendre de l'immeuble. Une fois chose faite elle se met alors à courir. Courir pour oublier, courir pour ne pas se rappeler, courir pour s'occuper l'esprit ainsi que les muscles. Un pas puis l'autre. Tout tendait à la conduire vers ce lieu. Dernier rempart à la fausse perfection qui faisait office de masque à cette cité. Réel flot d'impureté.

C'est donc plus vite que prévu qu'elle arrive devant le bar. Elana ne prend pas le temps de s'attarder sur la « décoration » de sa façade qu'elle y pénètre. Un rapide coup d’œil à l'intérieur lui dévoile la position de John. L'homme se trouvant dans l'une des alcôves du  fond. Place stratégique pour pouvoir surveiller les moindres faits et gestes des gens du bar ainsi que des nouveaux arrivants. Position de prédateur.

Les regards des quelques personnes présentent se posent sur elle avant de se détourner, leur propriétaire retournant à leurs occupations. X-27 reprend son masque. Elle n'est donc plus un agent, mais Kate Warcana. Avançant dans le bar, elle se retrouve face à John et s'assied en face de lui tout en douceur, gardant une attitude parfaitement droite, et un éternel léger sourire sur les lèvres.

- Re bonsoir John.
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Kurt Raynor
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MessageSujet: Re: Contact zéro [ Elana ~OvO~ ] Contact zéro [ Elana ~OvO~ ] Icon_minitimeDim 28 Juil - 17:23

Il faut savoir rester calme et contrôlé; il faut savoir masquer ses émotions; il faut savoir mentir; il faut savoir cacher; il faut savoir dissimuler; il ne faut jamais s'attacher. Préceptes simples, intelligents, logiques, faciles à appliquer pour qui s'en donne la peine. Généralement, l'humain n'y parvenait guère. Il échouait même lamentablement. Qui n'a pourtant jamais regretté de s'être attaché ? Qui n'a jamais regretté d'avoir aimé ? Encore une fois, l'humain démontrait la seule et unique caractéristique qui lui est propre: il répète éternellement ses erreurs.

C'est pourquoi il avait décidé de ne pas s'attacher. Kurt n'avait plus grand chose d'humain, bienfait ou malheur, il s'en moquait, le fait était là. Il était bien capable d'ignorer cette masse grouillante de bêtise, alors jamais il n'aurait à surmonter un problème aussi trivial. Enfin, ça, c'est ce qu'on lui avait fait croire. Présenter l'amour ou l'amitié comme de lointaines et dangereuses cousines, inutiles, futiles, frivoles, jumelles, car toutes deux superflues; lui inculquer des vérités évasives: «l'amour n'existe pas», «les Humains se perdent en inutilités», «le cœur humain est une machine bien peu performante», voilà ce qu'ils avaient fait. Il ne se souvenait pas y avoir vraiment cru. Il ne savait pas. Pour lui, les mots amour, fraternel ou pas, amitié, superficielle ou pas, n'existaient plus. Et il redoutait, son esprit embrumé les avait fait synonymes de dépendance.
Oh, dépendance, comme s'il l'avait évitée !

Cela faisait bien longtemps qu'il avait oublié ce qu'amour voulait dire. Depuis qu'il avait perdu ses amis à la guerre, qu'il avait rompu tout contact avec sa famille, et que ses plus proches étaient morts ou alors... disparus. Non, cet oubli était nécessaire pour lui. Un lavage de cerveau, un conditionnement douloureux au début, mais qui finalement prenait encrage avec le temps et laissait l'homme aussi vide de sentiment qu'un revolver. Un monstre de métal conçu pour tuer.

Voila qui était vraiment Kurt Raynor. Un homme brisé qui avait un jour été jeune et qui avait eu la faiblesse d'aimer, puis qui avait fini par tout perdre, les unes après les autres. Il ne savait plus quoi penser de son comportement, plus tôt dans la soirée, quand il s'était adressé à cette femme. Kate. C'était son nom. Une petite terrienne à l'allure fragile qui devait sans doute passer sa vie dans un bureau à traiter de la paperasse, rien à voir avec le guerrier pourvoyeur de morts qu'il était.

Une éducation guerrière pleine de contradictions et une enfance innommable pour un terrien. Ah, on pouvait bien se targuer d'avoir survécu à la guerre de Mirsian (l'équivalent futuriste du Vietnam) si c'était pour se retrouver dans une situation aussi lamentable. Son regard dépouillé de son casque de combat Andarien allait du fond du bar jusqu'à la petite scène où l'orchestre continuait inlassablement de jouer sa lente et triste musique. Puis il revenait lentement sur ses pas, fixait la petite carte décrivant les boissons proposées, se promenait entre les divers bouteilles derrière le comptoir et venait se planter là, dans le reflet de la vitrine. Son reflet.

Il se fixa droit dans les yeux, se dévisageant, une once de reproche et de haine émanant de ses pupilles, parfois il s'imaginait se considérant avec respect, admiration, comme avant. Ce qu'il vivait ressemblait à un lent cauchemar. Il ferma ses yeux et fourra son visage dans le creux de ses paumes relevées, espérant faire le vide dans son esprit. C'est ce qu'il souhaitait. Il oublia bien vite Erik, son fichu MA-85, même le Léviathan et ses propres hommes. Ses responsabilités. Il oublia les terriens, il en oublia même la raison de sa présence sur Terre, alors qu'ici sur la planète bleue, l'homme qu'il avait été autrefois été recherché par l'armée et tous ses services de renseignement. Et dire que ceux là ignoraient totalement ce qu'il venait d'accomplir pour eux, sauver une planète, rien que ça.

Il rouvrit les yeux et releva la tête, laissant sa vue se réhabituer à la faible lumière qui régnait dans l'établissement, juste à temps pour voir Kate pousser la porte et entrer dans le bar. Aussi séduisante qu'il s'en souvenait. Il songea une fraction de seconde à tout laisser tomber. A plomber Erik et ses missions suicide que lui seul pouvait remplir et s'en tirer quand même indemne. A envoyer paitre tout ce qui faisait sa vie actuelle pour assimiler pleinement sa fausse identité. Repartir de zéro. Ne plus avoir à tuer pour l'argent. Ni pour le devoir d'obéir à son Commandant. Ne plus tuer du tout. Durant cette courte fraction de seconde, il jeta aux orties tout l'entrainement à la guerre qu'il avait enduré depuis son septième anniversaire, tout le code d'honneur et l'héritage culturel si particulier qui faisait des Andariens le peuple de guerriers le plus redoutable de tous les temps, jusqu'à en renier le serment d'allégeance qui le liait de manière intrinsèque au chef suprême des Andariens, loyauté qui surpassait celle qu'il avait pour Erik, ou ses précédents commandants militaires. Durant cette fraction de seconde, il souhaita sincèrement oublier et laisser tout ça derrière lui. Pour lui. Et pour elle.

Alors qu'elle s'approchait de lui avec un léger sourire, elle le salua, de sa voix douce et rassurante. Une seule autre personne avait eu cet effet là sur lui. Il s'autorisa un sourire sur son visage fatigué, qui gomma légèrement ses quelques rides.

- Re bonsoir, Kate. Dit-il doucement.

Il s'écarta légèrement afin de laisser à la jeune femme la place de s’assoir à côté de lui; puis lui indiqua la carte des consommations.

- Que souhaitez-vous boire ? Je vous l'offre.

Il esquissa un bref sourire qui disparut peu à peu alors qu'il fixa lui même la carte afin d'éviter les yeux troublants de couleur émeraude de Kate. Il savait depuis longtemps ce qu'il commanderait. Le geste était machinal. Un autre moyen de fuite. Encore. Une échappatoire, juste le temps de le laisser réfléchir à la situation. Leurs relations ne seraient jamais normales, c'est la seule chose dont il était à peu près sûr. Elles seraient bonnes ou exécrables, jamais "normales".
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